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Etat islamique : l'identité de "John le jihadiste" dévoilée

L'homme serait le bourreau de trois Américains et de deux Britanniques, décapités par le groupe terroriste. Il s'agirait de Mohammed Emwazi, un Britannique originaire de Londres.

Article rédigé par franceinfo avec AFP et Reuters
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L'homme surnommé "John le jihadiste", tel qu'il apparaît dans la vidéo de l'exécution du journaliste américain James Foley. (  FRANCETV INFO / YOUTUBE)

"John le jihadiste" démasqué. L'homme soupçonné d'avoir décapité plusieurs otages retenus par le groupe Etat islamique (EI) a été identifié par plusieurs médias, jeudi 26 février, comme étant Mohammed Emwazi, un Britannique originaire de Londres.

Qui est "John le jihadiste" ?

Il y a cinq mois, le directeur du FBI avait assuré "nous l'avons identifié". Mais son nom a seulement filtré maintenant, semble-t-il.

Le sobriquet de "John le jihadiste" ("Jihadi John" en anglais) fait référence à John Lennon. Il aurait été attribué par d'anciens otages occidentaux qu'il était chargé de surveiller, à la tête d'un petit groupe de combattants britanniques baptisé, non sans dérision, "les Beatles". L'homme est devenu l'incarnation de la cruauté manifestée par l'EI, après son apparition sur des vidéos de propagande macabres, au côté d'otages américains, britanniques et japonais en combinaison orange, mais aussi de soldats syriens. Juste avant leur exécution.

Selon un scénario invariable, le bourreau était debout, un couteau à la main, proférant avec un accent anglais un chapelet de menaces. Promettant au président américain Barack Obama "d'importer le jihad aux Etats-Unis" ou traitant David Cameron, le Premier ministre britannique, de "marionnette".

Revêtu de noir de pied en cap, il ne laissait entrevoir que ses yeux à travers l'ouverture dans sa cagoule. En plusieurs occasions, il est montré en train de trancher lui-même la tête d'un captif. Il est apparu pour la première fois sur une vidéo à l'occasion de l'exécution du journaliste américain James Foley, en août 2014.

Qui était-il dans sa "vie d'avant" ?

Le Washington Post, la BBC, le New York Times et le Guardian (articles en anglais) sont parvenus à la même conclusion : Mohammed Emwazi est bien "John le jihadiste".

Médias et experts avancent qu'il a 26 ou 27 ans, qu'il est né au Koweit, pays qu'il a quitté à l'âge de 6 ans, quand sa famille aisée est venue s'établir dans l'ouest de la capitale britannique. Il a obtenu un diplôme d'informaticien à la Westminster University, et aurait rejoint la Syrie en 2012 ou 2013.

Comment s'est-il radicalisé ?

Il aurait été repéré par les services de renseignements occidentaux à la faveur d'un déplacement en Tanzanie en 2009. Il était alors soupçonné de chercher à entrer en contact avec le groupe somalien des shebabs.

Cage, une organisation de défense des droits des musulmans installée à Londres, affirme qu'Emwazi s'est radicalisé en réaction au traitement que lui ont infligé les autorités britanniques. Refoulé de Tanzanie, il aurait été interrogé à plusieurs reprises aux Pays-Bas et au Royaume-Uni. Le MI5 aurait vainement tenté de le recruter. Il aurait été "harcelé au point de perdre deux fiancées, son emploi et une nouvelle vie au Koweït", selon Cage.

Les médias britanniques ont d'abord cru qu'il était gallois, puis londonien et ancien DJ. Certains ont annoncé qu'il avait été blessé ou tué dans un bombardement américain.

Que disent les autorités ?

Scotland Yard s'est refusé à tout commentaire, se retranchant derrière le secret de "l'enquête en cours" confiée aux services anti-terroristes avec le concours du MI5 et du MI6.

A Washington, une porte-parole du Conseil national de Sécurité, Bernadette Meehan, a fait preuve de la même réserve pour les mêmes motifs. Elle s'est contentée de réaffirmer que les Etats-Unis "faisaient tout leur possible pour traduire ces meurtriers en justice".

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