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Irak : les habitants de Mossoul piégés par l'Etat islamique, la peur et la pénurie de vivres

Le sort de quelque 200 000 civils pris au piège des combats dans la deuxième ville d'Irak inquiète l'ONU. Aux représailles jihadistes s'ajoute le manque de vivres, sous une très forte chaleur.

Article rédigé par Omar Ouahmane, franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Les forces irakiennes progressent à Mossoul (Irak) où les civils sont en grand danger, selon l'ONU (KARIM SAHIB / AFP)

À Mossoul, les forces irakiennes ont lancé une nouvelle offensive le 27 mai pour reprendre les derniers quartiers de la deuxième ville irakienne encore aux mains de l'organisation État islamique. Selon l'ONU, près de 200 000 civils seraient pris au piège au milieu des combats, dans des conditions rendues encore plus difficiles par le risque d'être pris comme bouclier humain, mais aussi la chaleur et le manque de nourriture.  

Les forces irakiennes progressent à Mossoul, les civils en grand danger : un reportage d'Omar Ouahmane

La bataille pour reprendre Mossoul a été lancée le 17 octobre 2016. Pour parvenir à déloger les derniers combattants de l’Etat islamique de ce principal bastion de l'Etat islamique, l’armée irakienne, ces derniers jours, a appelé les civils à quitter la ville. L’objectif vise à priver les jihadistes de boucliers humains, mais la consigne a provoqué l’inquiétude de l’ONU. Selon Lise Grande, coordinatrice humanitaire pour l’Irak, les jihadistes de l'Etat islamique prennent justement pour cible les habitants qui tentent de fuir. 

Ces civils sont dans doute bien plus en danger aujourd’hui, qu’à aucun autre moment de la bataille de Mossoul.

Lise Grande, coordinatrice humanitaire de l'ONU pour l'Irak

à franceinfo

Lise Grande redoute qu'il y ait de nombreuses victimes. Tous les civils "ne sortiront pas vivants de là", déclare-t-elle.

La faim, la chaleur et la peur

L’ONU a recueilli les témoignages de plusieurs familles qui ont pu fuir l’enfer des combats. Toutes témoignent d'une situation effrayante, rapporte Lise Grande, alors qu'il commence à faire extrêmement chaud à Mossoul et que le manque de nourriture se fait sentir. "La première chose que ces familles évoquent, c’est la peur terrible d’avoir dû traverser ces lignes de front, ces lignes de combat", déclare la coordinatrice des Nations unies. "Nous savons aussi que ce qui pousse ces civils à fuir et à prendre d’énormes risques, c’est la pénurie de vivres et d’eau. Il fait plus de 40 degrés et ça va être de plus en plus dur", précise Lise Grande.

Conscients du danger que courent les civils, les soldats irakiens se sont lancés dans une véritable course contre la montre.

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