Irak : Karim Wasfi redonne vie, par la musique, aux territoires meurtris
Le violoncelliste et chef d'orchestre irakien, Karim Wasfi, parcourt les territoires meurtris d'Irak avec son instrument pour "prouver que la vie peut encore exister sur ces terres." Il était samedi à Qaraqosh. Reportage.
Face à l’horreur de la guerre en Irak, le violoncelliste et chef d'orchestre irakien, Karim Wasfi, a pris pour habitude de jouer de son instrument dans les endroits touchés par des attentats. Le musicien est actuellement, dans le nord de l’Irak où l'offensive contre le groupe État islamique dure depuis cinq mois. Samedi 15 avril, il a joué à Qaraqosh, une ville fantôme aux bâtiments brûlés aujourd'hui.
Les murs de la grande église de Qaraqosh sont noirs. Les jihadistes l’ont incendiée avant de partir. Pourtant, elle est toujours debout. Devant l’autel le violoncelliste joue, assis sur une chaise en plastique. "C'est un sentiment très dur", confie Karim Wasfi.
J’ai l’impression qu’ici, le temps s’est arrêté. Il n'y a plus de création plus d'intérêt à vivre ici.
Karim Wasfi, violoncelliste irako-égyptienà franceinfo
Néanmoins, le musicien affiche sa volonté de "prouver que la vie peut encore exister sur ces terres. Qu'il y a toute une civilisation derrière ces murs, de l'humanité, et ça, c'est plus fort que le terrorisme. Plus fort que l'horreur qui domine ce lieu."
La musique redonne de l'espoir
Assis au fond de l'église, un jeune homme écoute la musique avec émotion. Ivan est originaire de Qaraqosh. Pour lui, l'acte de Karim Wasfi "encourage les gens à revenir avec sa musique." Un constat que partage Milat, un soldat venu applaudir cette musique qui "redonne de l'espoir, l'espoir qu'il y ait quelque chose après la guerre que l'on puisse revenir à une vie normale. La musique est une grande aide pour ce processus."
Aujourd’hui les seuls habitants de Qaraqosh sont des miliciens chrétiens chargés de la sécurité de la ville. Les familles, elles, ne sont toujours pas revenues peupler ce qui était autrefois était la première ville chrétienne d’Irak.
Karim Waski joue au milieu des gravats à Bagdad en 2015 :
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