Irak : Nouri Al-Maliki refuse de quitter le pouvoir, les Etats-Unis livrent des armes aux Kurdes
Nouri Al-Maliki refuse de démissionner malgré la nomination d'un nouveau chef de gouvernement. Sur le front, les combattants de l'Etat islamique se sont emparés d'une ville près de la frontière avec le Kurdistan, qui reçoit maintenant des armes américaines.
Ce qu'il faut savoir
Les Etats-Unis ont annoncé, lundi 11 août, qu'ils livraient des armes aux forces kurdes pour les aider à faire face à l'avancée des jihadistes dans le nord de l'Irak. Plus tôt dans la journée, les combattants de l'Etat islamique (EI) ont pris le contrôle de la ville de Jalawla, à 130 km au nord-est de Bagdad, après deux jours de combats féroces avec les Kurdes. Dans le même temps, à Bagdad, le président de la République a désigné un nouveau Premier ministre pour remplacer Nouri Al-Maliki, qui refuse de quitter le pouvoir.
• Haïdar Al-Abadi a été nommé au poste de Premier ministre par le président de la République irakien. Il est chargé de réussir à former un gouvernement d'union nationale, tâche à laquelle son prédécesseur Nouri Al-Maliki avait échoué. Ce dernier visait un troisième mandat mais était critiqué pour son sectarisme : il a été lâché par son propre groupe parlementaire, lundi. Maliki a fermement rejeté la nomination d'un nouveau premier ministre dans un discours télévisé, lundi soir, dénonçant une "dangereuse violation" de la Constitution. "Nous corrigerons cette erreur", a-t-il déclaré. Des forces proches de Maliki sont déployées dans Bagdad depuis la nuit de dimanche à lundi, une manœuvre qui était alors destinée à faire pression sur la présidence.
• Les Etats-Unis "[collaborent] avec le gouvernement irakien pour envoyer des armes aux Kurdes, dont ils ont très vite besoin", a annoncé le département d'Etat, équivalent du ministère des Affaires étrangères. Un haut responsable du département de la Défense a en revanche assuré que les Etats-Unis ne comptaient pas étendre leurs frappes aériennes, débutées vendredi, au-delà "des opérations de défense actuelles" dans le nord de l'Irak.
Une réunion extraordinaire à Bruxelles. Les ambassadeurs des pays de l'UE ont été convoqués mardi à Bruxelles pour examiner les moyens de contrecarrer l'avancée des jihadistes de l'Etat islamique. "Il s'agit de se coordonner le mieux possible", selon une source européenne.