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Diffusion d'images du groupe Etat islamique : Marine Le Pen renvoyée en correctionnelle

Marine Le Pen avait publié plusieurs images d'exactions du groupe Etat islamique sur Twitter en 2015.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Marine Le Pen, le 23 mai 2019 à Paris. (BERTRAND GUAY / AFP)

La présidente du Rassemblement national, Marine Le Pen, est renvoyée devant le tribunal correctionnel de Nanterre pour "diffusion d'images violentes", a appris mercredi 12 juin franceinfo auprès de son avocat, confirmant une information de BFMTV. Cette décision de renvoyer Marine Le Pen en correctionnelle date du 29 mai dernier.

Son avocat a dénoncé dans la foulée un "acharnement", Me David Dassa-Le Deist estimant que ce renvoi est un "détournement de la lettre et de l'esprit" de l'article 227-24 du Code pénal, sur lequel l'ordonnance de renvoi s'appuie.

C'est vraiment de l'acharnement (...) de voir que Madame Le Pen est renvoyée devant un tribunal correctionnel et qu'elle encourt donc une sanction pénale pour avoir simplement utilisé sa liberté d'expression.

Me David Dassa-Le Deist

à franceinfo

"L'objectif de ce texte, poursuit l'avocat de Mme Le Pen, c'est de protéger les mineurs contre la corruption morale de pervers, d'une manière assez générale." "Cela montre qu'on est parfaitement hors sujet. En appliquant cet article à Madame Le Pen. Quel est le rapport avec les images des exactions de Daech, je me pose encore la question !", a ajouté l'avocat, qui estime qu'"on a complétement détourné la lettre et l'esprit de ce texte à des fins politiques".

En 2015, elle avait posté sur Twitter des images d'exactions du groupe Etat islamique. Elle avait publié trois photos montrant un soldat syrien écrasé vivant sous les chenilles d'un char, un pilote jordanien brûlé vif dans une cage et une photo du journaliste américain James Foley, le corps décapité et la tête posée sur le dos. Elle avait légendé ces images de ces mots : "Daech, c'est ça !"

La présidente du RN est mise en examen dans ce dossier depuis le 1er mars 2018, après la levée de son immunité parlementaire. Le parquet avait demandé ce renvoi début mars. Convoquée pour une expertise psychiatrique, Marine Le Pen avait refusé de s'y rendre. Pour les faits de "diffusion d'images violentes", elle risque trois ans de prison et 75 000 euros d'amende.

Fin mars, Gilbert Collard, député apparenté RN, a également été renvoyé en correctionnelle pour avoir lui aussi diffusé à la même période des photos d'exactions commises par le groupe Etat islamique.

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