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Des dizaines de civils tués par des frappes aériennes à Mossoul-Ouest

"Il y a des dizaines de corps encore ensevelis sous les décombres", indique le chef du conseil de la province de Ninive, dont Mossoul est la capitale. Le gouverneur évoque plus de 130 morts parmi les civils.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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De la fumée s'échappe depuis un secteur de Mossoul (Irak), samedi 25 mars 2017, après une frappe aérienne menée en appui de troupes engagées contre le groupe Etat islamique. (AHMAD AL-RUBAYE / AFP)

Des dizaines de civils sont morts à Mossoul-Ouest dans les frappes aériennes menées par l'armée irakienne et la coalition internationale pour déloger le groupe Etat islamique. "Il y a des dizaines de corps encore ensevelis sous les décombres", a indiqué Bachar Al-Kiki, le chef du conseil de la province de Ninive, dont Mossoul est le chef-lieu. Les combats se concentrent actuellement aux abords de la vieille ville, un dédale de petites rues fortement peuplées.

Des bâtiments résidentiels détruits

Le gouverneur provincial, Nawfal Hammadi, estime que plus de 130 civils ont été tués, mais il est difficile de dresser un bilan de source indépendante. "A la demande des forces de sécurité irakiennes, la coalition a frappé des combattants et du matériel [du groupe Etat islamique] le 17 mars à Mossoul-Ouest dans le secteur correspondant à des allégations de victimes civiles", a reconnu la coalition internationale antijihadistes dans un communiqué. Au début du mois, cette coalition menée par Washington avait indiqué qu'il était "probable qu'au moins 220 civils aient été tués involontairement dans des frappes" effectuées par son aviation depuis le début en 2014 de ses opérations contre l'EI en Irak et en Syrie.

"L'organisation terroriste Daech essaie de stopper par tous les moyens l'avancée des forces irakiennes à Mossoul. Elle rassemble des civils (...) et les utilise comme boucliers humains", explique le gouverneur Nawfal Hammadi, samedi 25 mars. "Les jihadistes rassemblent des familles au rez-de-chaussée ou dans les caves des maisons et se placent sur le toit pour tirer. Elles risquent de mourir à chaque fois que l’armée irakienne ou la coalition internationale riposte et bombarde»", rapporte un habitant du quartier Tayaran, interrogé par Libération.

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Un général irakien, sous couvert de l'anonymat, affirme ainsi que les frappes ont endommagé plus de 27 bâtiments résidentiels, dont trois ont été complètement détruits."Le nombre élevé de morts parmi les civils dans la vieille ville nous a forcés à arrêter nos opérations pour revoir nos plans", déclare un porte-parole de la police fédérale irakienne. Nous devons à présent réfléchir à de nouveaux plans et à de nouvelles tactiques".

L'armée marque une pause pour revoir ses plans

Les Nations unies ont fait part de leur préoccupation concernant des opérations militaires qui ont fait le 17 mars des dizaines de morts et de blessés dans le quartier d'Al Djadidah contrôlé par l'Etat islamique. "Nous sommes abasourdis par le nombre effrayant de pertes de vies humaines", a commenté Lise Grande, coordinatrice humanitaire pour l'Irak, dans un communiqué.

Plus d'un mois après le lancement de l'offensive sur Mossoul-Ouest, plus de 200 000 personnes ont fui les combats, selon le ministère irakien des Migrations et des Déplacés. Mais environ 600 000 personnes se trouvent dans les zones encore tenues par le groupe terroriste, qui représentent environ 60% de Mossoul-Ouest. Elles seraient notamment 400 000 dans la vieille ville, selon un représentant du Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) en Irak.

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