Nucléaire : l'Iran se dit prêt à négocier
Trois jours après que l'Union européenne a décidé d'imposer un embargo sur le pétrole iranien en vue d'assécher son programme nucléaire, le président Ahmadinejad affirme ne pas fuir les négociations.
L'Iran est prêt à des négociations nucléaires avec les grandes puissances, contrairement à ce que disent les Occidentaux, a affirmé jeudi 26 janvier le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, en minimisant également l'impact des nouvelles sanctions occidentales contre Téhéran.
L'Iran n'"esquive" pas les négociations
Cité par le site de la télévision d'Etat, le président s'est dit prêt à des négociations nucléaires avec les puissances du groupe 5+1 (Etats-Unis, Russie, Chine, Royaume-Uni, France et Allemagne).
"[Les Occidentaux] affirment que l'Iran esquive les négociations, mais cela n'est pas vrai. (…) Pourquoi devrions-nous fuir les négociations ? Celui qui a le droit avec lui ne craint pas les négociations", a-t-il déclaré.
"Pas affecté" par les sanctions internationales
Le président a aussi indiqué que l'Iran ne serait "pas affecté" par les nouvelles sanctions pétrolières et financières de l'Union européenne et des Etats-Unis, trois jours après la décision de l'UE d'imposer un embargo pétrolier et de sanctionner la Banque centrale iranienne afin d'assécher le financement du programme nucléaire du pays.
"A une époque, 90 % de notre commerce se faisait avec l'Europe, mais aujourd'hui c'est seulement 10 %", a déclaré Ahmadinejad, ajoutant que "cela fait trente ans que les Etats-Unis n'achètent pas de pétrole à l'Iran". Selon Le Figaro, l'embargo de l'UE priverait Téhéran d'environ 20 % de son marché.
Dévaluation du rial, les Iraniens trinquent
Les sanctions économiques imposées depuis dix-huit mois et encore renforcées lundi par les Américains et les Européens ont accéléré une inflation déjà galopante en Iran (officiellement 21 %) et provoqué un effondrement de la monnaie, qui a perdu 50 % de sa valeur en un mois. En réaction, jeudi, la banque centrale iranienne a donc dévalué le rial de 8 %. L'établissement demande aux Iraniens de n'acheter des dollars qu'en cas de déplacement à l'étranger.
Tous les produits importés, notamment l'électronique ou l'électroménager, ont augmenté de plus de 50 %. Le prix de certains médicaments importés a également connu une hausse de plus de 30 % et les livres étrangers sont devenus inabordables pour la majorité des Iraniens.
"En revanche, raconte Ali, le gérant d'une épicerie dans le nord de Téhéran, le gouvernement contrôle étroitement les prix des produits fabriqués en Iran", qui représentent 90 % des produits de consommation. "Les produits laitiers n'ont par exemple augmenté qu'entre 5 et 10 %".
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