C'est sur Twitter que les Occidentaux et Iraniens, dont le président Hassan Rohani en personne, ont annoncé l'accord-cadre. Les grandes puissances (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Royaume-Uni et Allemagne) et l'Iran sont parvenus à s'entendre à Lausanne (Suisse) sur les "paramètres clés" pour résoudre le dossier du nucléaire iranien, annoncent jeudi 2 avril les dirigeants occidentaux et iraniens. Cette annonce couronne huit jours d'un incroyable marathon diplomatique, où les négociateurs ont discuté jour et nuit pour parvenir à arracher un compromis historique. Francetv info fait le point sur l'accord trouvé. Quelle étape a été conclue en Suisse ?L'Iran et les grandes puissances sont en réalité tombés d'accord sur une sorte de pré-accord qui doit aboutir à la signature d'un accord final sur le nucléaire iranien d'ici au 30 juin. "Des solutions (...) ont été trouvées. L'écriture [d'un accord final] doit commencer immédiatement, pour être terminée d'ici le 30 juin", a ainsi écrit Hassan Rohani sur son compte Twitter. Solutions on key parameters of Iran #nuclear case reached. Drafting to start immediately, to finish by June 30th. #IranTalks— Hassan Rouhani (@HassanRouhani) 2 Avril 2015On a "maintenant les paramètres" pour résoudre les principales questions, a confirmé le secrétaire d'Etat américain, John Kerry. "Grand jour (...) Retour au travail bientôt sur un accord final", a-t-il tweeté.Intervenant sur France 2, le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a salué un "accord d'étape qui comporte des avancées positives, incontestables, mais il reste encore du travail à faire". Et on est encore loin d'un accord où l'Iran renoncerait à son programme nucléaire, a-t-il ajouté.Ce compromis ne marque donc pas la fin de l'histoire. Tous les détails techniques de ce dossier extraordinairement complexe devront être éclaircis et finalisés pour le 30 juin. "Arriver à un accord d'ici fin juin sera un travail difficile et immense", a d'ailleurs prévenu Javad Zarif, ministre iranien des Affaires étrangères. Il devra enfin être entériné par le Conseil de sécurité de l'ONU, qui a lui même voté plusieurs trains de sanctions contre le pays depuis 2003.Que contient ce pré-accord ? Cette annonce couronne huit jours d'un incroyable marathon diplomatique, où les négociateurs ont discuté jour et nuit. Selon les premiers éléments divulgués de ce pré-accord, l'Iran accepte de limiter fortement son programme nucléaire pour mettre hors de portée la bombe atomique, comme l'a souligné John Kerry. Les stocks d'uranium seront réduits de 98% pendant 15 ans, le site souterrain de Fordo sera transformé et ne fera plus d'enrichissement d'uranium, alors que le réacteur à eau lourde d'Arak sera également modifié pour ne plus produire de plutonium, a ajouté le secrétaire d'Etat américain. Enfin, l'Iran maintiendrait 6 000 centrifugeuses en activité contre 19 000 actuellement.Les sanctions américaines et européennes seront levées en fonction du respect des engagements de l'Iran, a immédiatement prévenu l'Union européenne. Mais elles seront rétablies "si l'accord n'est pas appliqué", a mis en garde la présidence française.Quelles sont les réactions ? Même si elle reste prudente, la communauté internationale a salué cette étape. Barack Obama s'est félicité de cette entente "historique" avec l'Iran qui, si elle aboutit à un accord final d'ici le 30 juin, "l'empêchera d'obtenir l'arme nucléaire". "L'Iran a donné son accord pour un régime de transparence et les inspections les plus approfondies jamais négociées dans l'histoire des programmes nucléaires", a poursuivi le président américain. Répondant par avance à ses détracteurs, Barack Obama a assuré que l'Iran serait "plus inspecté que n'importe quel autre pays dans le monde". "Si l'Iran triche, le monde le saura", a-t-il lancé.Pour Angela Merkel,"nous n'avons jamais été aussi proches d'un accord empêchant l'Iran d'avoir l'arme atomique". De son côté, la France "veillera" à ce que les modalités de mise en œuvre de l'accord sur le nucléaire iranien aboutissent "à un accord vérifiable et crédible." L'annonce de ce compromis a par contre suscité comme attendu une violente réaction du Premier ministre israélien, Benyamin Nenyahou. Cité par son porte-parole, Mark Regev, sur son compte Twitter, il a dénoncé "un accord menacerait la survie d'Israël". "L'accord augmenterait les risques de prolifération nucléaire et exposerait aux risques d'une guerre horrible", a-t-il encore délcaré. Plus tôt, le ministre israélien des Renseignements Youval Steinitz avait assuré que l'option militaire restait sur la table, mais une telle éventualité reste très faible, selon les experts.