Les premières sanctions américaines contre l'Iran doivent entrer en vigueur mardi 7 août. Ces sanctions décidées par Donald Trump après son retrait de l'accord sur le nucléaire signé en 2015 sont des coups très durs pour une économie iranienne déjà fragilisée.Mauvaise gouvernance et corruption"Aujourd'hui on assiste à une flambée de l'inflation, à l'extension du chômage et à une chute vertigineuse de la monnaie nationale", explique lundi sur franceinfo Fereydoun Khavand, spécialiste de l'Iran et des relations économiques internationales, maître de conférences à l'Université Paris-V. De mauvais résultats qui devraient s'aggraver avec les sanctions : "c'est l'objectif des Etats-Unis, très probablement, estime Fereydoun Khavand. Mais cela vient aussi de la mauvaise gouvernance, de la corruption et de la très mauvaise gestion de l'économie iranienne depuis une quarantaine d'années".Le Guide suprême pointé du doigt"Depuis une semaine, il y a des manifestations dans plusieurs villes du pays, y compris dans la capitale Téhéran même s'il y a une très forte mobilisation policière, relate le spécialiste. On constate que les manifestants commencent avec des slogans d'ordre économique mais on s'oriente très rapidement vers des slogans de type politique, on franchit les lignes rouges et le nom de l'ayatollah Khamenei, le Guide suprême, revient assez souvent."Plus de front commun contre l'ennemi américainSelon Fereydoun Khavand, le régime ne pourra pas compter sur la population et mobiliser contre l'ennemi américain. "Il y a une partie de plus en plus grandissante de la population iranienne qui est de plus en plus méfiante vis-à-vis du régime islamique et qui considère que la théocratie est la source de tous les malheurs du pays. Nous assistons la fragilisation de plus en plus rapide du régime iranien, donc ce dernier a une capacité de mobilisation contre les Etats-Unis beaucoup moins importante qu'avant."