Nucléaire : l'Agence internationale de l'énergie atomique réclame des "explications" à l'Iran au sujet d'un site suspect
Après un bras-de-fer de plusieurs mois, Téhéran avait fait montre de coopération en autorisant, en septembre, des inspecteurs à accéder à deux sites soupçonnés d'avoir abrité dans le passé des activités nucléaires non déclarées.
L'AIEA tape du poing sur la table. L'Agence internationale de l'énergie atomique a demandé des éclaircissements à l'Iran, jugeant "non crédibles techniquement" les informations fournies sur un site suspect, selon un rapport consulté mercredi 11 novembre par l'AFP. Après un bras-de-fer de plusieurs mois, Téhéran avait affiché sa volonté de coopérer, en autorisant, en septembre, des inspecteurs à accéder à deux sites soupçonnés d'avoir abrité dans le passé des activités nucléaires non déclarées. Les résultats d'analyses ne sont pas encore disponibles, mais un troisième site pose question aux observateurs.
L'Iran accumule 12 fois la limite autorisée d'uranium faiblement enrichi
L'agence onusienne, qui déplore dans son rapport "le temps" perdu, réclame "des explications complètes et rapides de l'Iran concernant la présence de particules d'uranium anthropogénique (résultant d'activités humaines) sur un site non déclaré". La localisation de ce site n'a jamais été précisée officiellement, mais il s'agirait d'un entrepôt du district de Turquzabad de la capitale, régulièrement pointé du doigt par le gouvernement israélien. Le directeur général de l'AIEA, Rafael Grossi, avait déjà fait part en mars de son inquiétude à ce sujet.
Le fait qu'on ait retrouvé des traces est très important, ça veut dire qu'il y a la possibilité d'activités et de matériel nucléaires qui ne seraient pas sous contrôle international et dont on ne connaîtrait ni l'origine, ni le destin.
Rafael Grossi, directeur général de l'AIEA
Sans surprise, Téhéran continue par ailleurs à accumuler de l'uranium, même si le rythme a légèrement ralenti : la quantité d'uranium faiblement enrichi dépasse désormais de 12 fois la limite autorisée, d'après le rapport.
L'Iran poursuit donc sa trajectoire de production d'uranium, en riposte au retrait américain de l'accord signé en 2015 à Vienne et au rétablissement par l'administration Trump des sanctions qui ont plongé le pays dans une profonde récession. Le président iranien Hassan Rohani avait d'ailleurs réagi aux résultats de la présidentielle américaine en estimant que l'élection de Joe Biden offrait aux Etats-Unis la possibilité "de se rattraper" pour leurs "erreurs passées".
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.