Accord sur le nucléaire iranien : les Européens rejettent "l'ultimatum" de l'Iran
Téhéran a donné "60 jours" aux pays impliqués dans l'accord sur le nucléaire iranien de 2015 pour "rendre opérationnels leurs engagements" visant à sortir de leur isolement les secteurs pétrolier et bancaire iraniens.
Ils répondent à l'Iran, après l'annonce de la suspension de plusieurs de ses engagements en matière de nucléaire, et l'annonce d'un "ultimatum" avant de nouvelles remises en cause de promesses. Les pays européens impliqués dans l'accord sur le nucléaire iranien de 2015 – la France, l'Allemagne et le Royaume-Uni – ainsi que l'Union européenne ont rejeté, jeudi 9 mai, cet ultimatum lancé par Téhéran, d'une durée de 60 jours.
"Nous rejetons tout ultimatum et nous évaluerons le respect par l'Iran de ses engagements en matière nucléaire", préviennent ces pays, ainsi que la Haute représentante de l'Union européenne pour la politique étrangère, Federica Mogherini, dans un communiqué commun.
L'Iran a pour l'instant décidé de ne plus limiter ses réserves d'eau lourde et d'uranium enrichi, comme il s'y était pourtant engagé dans le cadre de l'accord international de 2015, a indiqué le Conseil suprême de la sécurité nationale iranien. Téhéran a également donné "60 jours" aux pays qui ont signé ce pacte pour "rendre opérationnels leurs engagements, en particulier dans les secteurs pétrolier et bancaire" iraniens, et ainsi sortir ces secteurs de leur isolement provoqué par des sanctions américaines. Faute d'application de ces engagements, l'Iran menace de renoncer à mettre en œuvre d'autres promesses annoncées lors de l'accord de 2015.
"S'abstenir de toute escalade"
Exprimant leur "vive préoccupation" après ces annonces iraniennes, les Européens, dans ce communiqué, s'estiment "pleinement attachés à la préservation et à la mise en œuvre intégrale de l'accord sur le nucléaire, une réalisation essentielle dans l'architecture mondiale de non-prolifération nucléaire, qui est dans l'intérêt de la sécurité de tous". Ils appellent l'Iran à "s'abstenir de toute escalade".
Nous attendons de l'Iran qu'il continue d'adhérer aux formats et mécanismes mis en place par l'accord sur le nucléaire.
L'Allemagne, la France, le Royaume-Uni et l'Union européennedans un communiqué
Ils rappellent leurs "engagements fermes dans le cadre de l'accord, notamment ce qui concerne la levée des sanctions au profit du peuple iranien". A cet égard, les Européens "regrettent que les États-Unis aient à nouveau imposé des sanctions après leur retrait de l'accord", en mai 2018. Washington a encore durci ses sanctions économiques contre l'Iran mercredi, en ajoutant l'acier, le fer l'aluminium et le cuivre aux secteurs visés par des mesures punitives.
Les trois pays et l'UE se disent malgré tout "déterminés à poursuivre [leurs] efforts pour permettre la poursuite du commerce légitime avec l'Iran", en particulier via le système de troc, dit de l'Instex, mis sur pied par Paris, Berlin et Londres fin janvier.
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