Cet article date de plus de treize ans.

Nouvelles violences en Syrie malgré la pression internationale

Le président Bachar Al-Assad se dit "tout à fait" prêt à combattre et à mourir s'il devait affronter des forces étrangères.

Article rédigé par franceinfo avec AFP et Reuters
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Une manifestation contre le régime de Bachar Al-Assad, le 18 novembre à Kafranbel (Syrie). (REUTERS)

Il ne cédera pas aux pressions internationales. Dimanche 20 novembre, dans un entretien au journal britannique Sunday Times (lien payant), le président syrien Bachar Al-Assad se dit "tout à fait" prêt à combattre et à mourir s'il devait affronter des forces étrangères. Affirmant qu'il ressent du chagrin à chaque goutte de sang versée dans son pays, il clame que son régime doit faire respecter la loi face à des bandes armées.

Ces déclarations sonnent comme un nouveau défi lancé à la communauté internationale. Elles interviennent quelques heures seulement après la fin d'un ultimatum lancé à la Syrie par la Ligue arabe. Mercredi, cette dernière avait donné trois jours à la Syrie – déjà suspendue de cette organisation – pour cesser la répression des civils, sous peine de sanctions économiques.

Les pays arabes reprochent au gouvernement syrien de ne pas respecter, contrairement à sa promesse, le plan de sortie de crise qui prévoit la fin des violences, le retrait des troupes des villes, la libération de milliers de détenus et l'envoi d'observateurs arabes sur le terrain.

Plus de 30 morts en deux jours

Mais pour Bachar Al-Assad, cet ultimatum a été lancé pour "fournir aux pays occidendaux un prétexte pour mener une intervention militaire contre la Syrie".

Avant la fin de l'ultimatum, les violences ont fait 17 nouveaux morts samedi à Kafr Takhareem (nord-ouest), Qousseir (centre), Homs (centre) et Hama (centre). Parmi eux figurent 11 civils, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), basé au Royaume-Uni. Parallèlement, quatre agents des services de renseignement ont été tués par des soldats dissidents, dans le centre du pays. Et deux militaires ayant fait défection ont péri dans des affrontements avec des soldats dans la région de Homs.

La veille, 15 civils, dont deux enfants, avaient déjà été tués par les forces de sécurité dans plusieurs villes en dispersant des manifestations appelant à la chute du régime.

Dimanche matin, à Damas, une attaque a visé pour la première fois le siège du parti Baas, au pouvoir depuis 1963 : selon des habitants, au moins deux roquettes ont été tirées. Une action revendiquée par l'Armée syrienne libre.

La pression internationale s'accentue

La Grande-Bretagne, la France, l'Allemagne et plusieurs pays arabes espèrent soumettre mardi prochain au vote de l'Assemblée générale de l'ONU une résolution condamnant la Syrie. 

La Turquie, qui a coupé les ponts avec son ancien allié, élaborerait pour sa part des plans en vue de l'instauration d'une zone d'exclusion aérienne pour protéger les civils en cas de durcissement de la répression.

Mais malgré ces pressions croissantes, M. Assad peut encore compter sur le soutien de ses alliés chinois et russe, qui refusent toute ingérence étrangère en dépit des violences qui ont fait plus de 3 500 morts en huit mois selon l'ONU.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.