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Moubarak est à Charm el-Cheikh, les anti-Moubarak sont furieux

L'armée égyptienne a décidé de soutenir le choix du président Hosni Moubarak de rester à la tête de l'Egypte jusqu'à la fin de son mandat en septembre prochain, tout en confiant les pouvoirs au vice-président Omar Souleimane. _ Une annonce qui n’a pas apaisé la colère des manifestants. Furieux, ils ont quitté la place Tahrir pour se rendre devant le palais présidentiel. _ Hosni Moubarak qui a quitté Le Caire. Il est arrivé à Charm el-Cheikh, une station balnéaire de la mer Rouge, où il possède un palais.
Article rédigé par franceinfo
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Furieux du maintien d'Hosni Moubarak à la tête de l'Egypte et jugeant insuffisantes les garanties de l'armée sur la transition, des manifestants se sont rassemblés devant le palais présidentiel d'Ittihadia à Héliopiolis, dans la banlieue du Caire.

_ Quelque 2.000 manifestants ont scandé “A bas Moubarak!” sans que l'armée intervienne. Six véhicules blindés entourent le bâtiment dont un réseau de fil barbelé bloque l'accès.

_ Sur la place Tahrir, un membre d'une des organisations de
jeunes à l'origine des manifestations qui ont éclaté le 25
janvier a fait savoir que les manifestants allaient “prendre le
contrôle du palais” .

_ A Alexandrie, la deuxième ville du pays, des centaines de
milliers de personnes sont descendues dans les rues après la
grande prière du vendredi. Dans son prêche, le cheikh Ahmed al
Mahalaoui a appelé les fidèles à ne pas céder aux intimidations
du pouvoir.

_ Selon une source proche du gouvernement, le président Hosni Moubarak, qui a délégué ses prérogatives à son vice-président sous la pression de la rue, a quitté Le Caire pour Charm el-Cheikh en compagnie de sa famille.

Le rôle de la puissante armée égyptienne

Les remous suscités par le refus de Moubarak de démissionner mettent à l'épreuve l'armée, qui peut encore choisir de protéger son commandant en chef ou de le démettre.
_ Dans un communiqué, les militaires se portent garants d'une
élection présidentielle libre et équitable et se disent prêts à
lever l'état d'urgence utilisé depuis trente ans pour museler
les dissidents, mais une fois les manifestations terminées.

Les soldats qui protègent les palais de Moubarak, la place
Tahrir et d'autres points stratégiques ont jusqu'ici évité
d'ouvrir le feu sur les manifestants, dont beaucoup souhaitent
voir l'armée chasser Moubarak du pouvoir.
“Pour le moment, elle est globalement neutre mais il faut
maintenant que l'armée prenne parti pour le peuple”, a déclaré
le dirigeant d'opposition Mohamed ElBaradeï, lauréat du prix
Nobel de la paix, au journal autrichien Die Presse. “Durant la
transition, nous avons besoin de voir l'armée protéger les
premiers pas de la démocratie.”
_ Hier, l'armée a paru un moment sur le point de prendre position de façon déterminante lorsque son Conseil suprême s'est
réuni en l'absence de Moubarak et en s'engageant à “protéger la nation”. Mais aucune initiative n'a suivi.

Son déploiement dans les rues depuis le 28 janvier est un
test pour sa cohésion. Quant à ses intentions politiques, elles
ne sont toujours pas claires.
L'armée égyptienne, qui reçoit une aide américaine annuelle
d'environ 1,3 milliard de dollars, s'était faite de plus en plus
discrète depuis les années 1970 sur le plan politique. Le bras
de fer actuel entre Moubarak et la rue pourrait l'obliger à
revenir sur le devant de la scène.
“Si l'armée égyptienne peut être le décideur politique
suprême en période de soulèvement politique majeur, elle” (...)
“n'est pas, comme en Algérie, le gouvernement de fait”, écrit
Anthony Cordesman, du Centre d'études stratégiques et
internationales de Washington.
(Les militaires) “ne dominent ni l'économie ni l'administration et, comme d'autres Egyptiens, sont l'objet d'une surveillance de la part de services de renseignement étouffants”, ajoute-t-il.
Certains officiers de rang intermédiaire postés près de la place Tahrir ont déposé les armes pour se rallier aux manifestants.

_ L'armée, qui compte 470.000 hommes en service actif dont une
majorité de conscrits, a fourni à l'Egypte les quatre présidents
qui se sont succédé depuis le renversement du roi Farouk par un putsch militaire en 1952.

Mikaël Roparz, avec agences

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