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Mossoul : des centaines de combattants de Daech arrêtés et faits prisonniers par l'armée irakienne

Depuis le début de la bataille de Mossoul, dernier bastion en Irak de l'organisation Etat islamique, la Golden Division, unité d'élite irakienne, dit avoir arrêté quelques centaines de combattants membres de l'organisation jihadiste.

Article rédigé par franceinfo - Mathilde Lemaire, envoyée spéciale à Mossoul
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Le bâtiment où sont interrogés les combattants et militants de Daech arrêtés par les forces anti-terroristes irakiennes, à Mossoul.  (RADIO FRANCE / MATHILDE LEMAIRE)

La bataille pour la reconquête de Mossoul, dans le nord de l'Irak, est entrée dans son deuxième mois. Les troupes d'élite irakiennes continuent de gagner du terrain, vendredi 18 novembre, à l'est de la ville, dernier bastion de l'organisation Etat islamique en Irak. Appuyées par la coalition internationale, elles ont repris une partie des habitations mais n'ont toujours pas atteint le fleuve Tigre ni la vieille ville.

Face aux 100 000 hommes déployés par la coalition internationale et l'armée irakienne, Daech disposerait de 5 000 à 6 000 combattants à Mossoul, prêts à mourir en martyrs. Depuis le début de la reconquête, la Golden Division, "division d'or", une unité d'élite irakienne, affirme avoir arrêté quelques centaines de ces combattants et militants de l'organisation Etat islamique. 

Des soldats membres de la Golden Division, unité d'élite irakienne, à Mossoul.  (MATHILDE LEMAIRE / RADIO FRANCE)

Interrogés sur place avant leur transfert à Bagdad

Des pick-up défilent devant la grande maison tranformée en QG de l'unité d'élite de l'armée irakienne, à 20 km en arrière du front de Mossoul. Assis dans des camions, une dizaine d’hommes silencieux, les yeux bandés, ont les mains liées dans le dos. Certains portent des traces de coups. "Ce sont des combattants de Daech arrêtés dans la nuit", commentent des soldats.

Ces prisonniers vont rester quelques jours détenus dans des cellules improvisées, le temps de la bataille, dans des maisons abandonnées, explique le lieutenant général Al-Asadi qui commande les forces antiterroristes irakiennes. "On les amène d’abord ici pour des interrogatoires avant de les transférer à Bagdad où la justice décidera de leur sort."

Depuis un mois, on a envoyé plus de cent combattants à Bagdad, et on est en train d’en interroger plus encore.

Le lieutenant général irakien Al-Asadi

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La plupart des combattants de Daech arrêtés sont des Irakiens, détaille le chef des forces antiterroristes. "Mais il y a aussi des étrangers. On n’a pas encore attrapé de Français, mais on sait qu’il y en a."

La collaboration indispensable des civils

La plupart des membres de l'organisation Etat islamique arrêtés le sont grâce aux informations livrées par des civils de Mossoul. "Ils nous indiquent ces jihadistes qui essayent de s’infiltrer dans les familles de déplacés, qui coupent leurs barbes, abandonnent leur arme et se cachent dans la foule. "

Le lieutenant-général Al-Asadi, commandant des forces antiterroristes irakiennes.  (MATHILDE LEMAIRE/RADIO FRANCE)

L’armée irakienne a largué dans Mossoul des tracts appelant ceux qui se sont compromis avec Daech à se rendre, en dénonçant d’autres membres pour bénéficier de la clémence. Dans les faits, les jihadistes sont souvent condamnés à mort. Le plus recherché d’entre tous reste le chef du groupe Etat islamique, Abou Bakr Al-Baghdadi, calife autoproclamé.

On le dit retranché dans la ville assiégée, ou caché, quelque-part entre Mossoul et Raqqa en Syrie. Les Etats-Unis offrent dix millions de dollars pour sa capture.

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