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Libération de Mossoul en Irak : "C'est la fin du mythe du califat" de Daech

Pour le général de l'armée française Dominique Trinquand, la libération de Mossoul est "une victoire politique"; mais fait craindre de nouveaux attentats sur les sols européen, asiatique et africain.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Des policiers irakiens célèbrent la libération de Mossoul, le 9 juillet 2017.  (ALAA AL-MARJANI / REUTERS)

Le Premier ministre irakien Haider al-Abadi a proclamé dimanche 9 juillet la victoire dans Mossoul "libérée" à l'issue d'une bataille de près de neuf mois contre les jihadistes de Daech.

Sur franceinfo, le général Dominique Trinquand, ancien chef de la mission militaire française auprès de l'ONU, estime qu'il s'agit bien "de la fin de l'occupation de l'État islamique" et que "Daech est réellement affaibli".

franceinfo : Le gouvernement irakien annonce la libération de Mossoul. Faut-il rester prudent ?

Il faut bien dire 'libérée', parce qu'il s'agit de la fin de l'occupation de l'État islamique, qui a duré trois ans sur Mossoul. Ça ne veut pas dire la fin de tous les combats et de toute menace terroriste, aussi bien à Mossoul qu'ailleurs. C'est une victoire militaire, mais politique aussi. Le calife avait prononcé le califat il y a trois ans, dans la mosquée de Mossoul, que les jihadistes ont d'ailleurs fait exploser, probablement pour ne pas la laisser entre les mains des Irakiens. 

C'est aussi une victoire politique sur la plus grande ville sunnite de l'Irak, dont on rappelle qu'il y a trois ans elle a été prise par les jihadistes quasiment sans coup férir.

Dominique Trinquand, général de l'armée française

à franceinfo

La priorité est maintenant de sécuriser la zone, et de savoir ce que sont devenus les combattants de Daech...

Il y en a probablement qui sont dissimulés auprès de la population, il faut rappeler qu'un certain nombre de jihadistes étaient originaires de Mossoul, donc ils se dissimulent d'autant plus facilement dans la population. Maintenant, le rôle du gouvernement irakien est à la fois de reconstruire une ville qui est partiellement détruite, et d'organiser le retour des réfugiés qui vont revenir difficilement dans une ville où ils ont beaucoup souffert, et où il y a probablement encore beaucoup de mines qui pourraient faire des morts au moment du retour dans la ville.

Peut-on dire que Daech est affaibli ?

Oui. Daech est réellement affaibli, puisqu'avec la chute de Mossoul et je l'espère bientôt la chute de Raqqa, ce sont les deux capitales en Irak et en Syrie qui vont être conquises. Donc c'est la fin du mythe du califat. Je rappelle que le califat était non seulement une idéologie, mais aussi l'établissement d'un État islamiste. 

L'État islamiste disparaît, en revanche l'idéologie reste, et les combats ne sont probablement pas terminés.

Dominique Trinquand, général de l'armée française

à franceinfo

Daech peut-il construire un autre bastion ailleurs ?

Ça va être très difficile pour Daech de reconstruire un nouveau bastion. Le seul endroit où l'on voit un bastion possible, c'est en Libye. C'est pour ça qu'il faut s'occuper très rapidement de la Libye. Mais en Libye, les jihadistes sont essentiellement des étrangers, qui seront donc combattus par les Libyens. En revanche, créer une menace permanente et la destruction d'autres États, c'est bien le but probablement de l'État islamique.

La chute de Mossoul ne signifie donc pas la fin des attentats ?

Au contraire. L'État islamique avait une armée qui combattait sur un sol qu'il considérait comme le sien, et maintenant ses combattants iront combattre sur des sols étrangers. C'est ce qu'on appelle la guerre asymétrique. Ils sont capables de faire des attentats de l'Asie à l'Europe, en Afrique aussi, et d'essaimer. Leur but est la destruction d'États comme le nôtre, en fracturant les sociétés et en radicalisant les musulmans des différentes sociétés qu'ils rencontreront.

"Leur but est la destruction d'États comme le nôtre", Dominique Trinquand, général de l'armée française, à propos des jihadistes, à franceinfo.

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