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Bataille de Mossoul : des familles retrouvent leurs maisons après deux ans d'occupation par Daech

Un mois après le début de la bataille de Mossoul, des populations tentent de rejoindre les premières zones libérées. Elles veulent voir l'état de leurs maisons, abandonnées il y a deux ans.

Article rédigé par Mathilde Lemaire, franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Ilam Sami, habitante de Mossoul, découvre ce qu'il reste de sa maison après deux ans d'occupation par Daech. (MATHILDE LEMAIRE / RADIO FRANCE)

Plus de deux ans après avoir fui Mossoul, des populations qui vivaient dans les zones récemment libérées tentent de faire le chemin inverse pour retourner voir l'état de leurs maisons.

Comme un millier d'autres hommes, en ce dimanche 13 novembre, Sahad fait la queue devant un guichet tenu par les autorités kurdes. Il espère obtenir un laisser-passer pour se rendre à Gogjali, à l'est de Mossoul. Il y a plus de deux ans, il avait fui la zone face à l'arrivée du groupe Etat islamique, et il rêve aujourd'hui de revoir sa maison. "Je veux aller voir de mes yeux à quoi ça ressemble là bas. Je veux essayer de retrouver des proches dont je suis sans nouvelles" explique le jeune médecin de 23 ans. 

Mais il est impossible de passer les checkpoints irakiens : la zone reste dangereuse. Entre les voitures-suicide et les snipers de Daech, il est encore trop tôt pour laisser des déplacés retourner là bas.

Habitations saccagées

Quelques rares familles obtiennent malgré tout un laisser-passer pour Bartella, une petite ville chrétienne libérée il y a trois semaines, mais où le drapeau noir du groupe Etat islamique est encore peint sur plusieurs murs.

Dans une ruelle, la famille Sami retrouve sa villa abandonnée il y a deux ans. Dans une chambre, ils tombent sur la carte d'identité d'une femme de Daech. Les combattants ont dormi dans leur lit, mangé dans leurs assiettes... "Ils ont pris tous nos meubles et ils ont revendu tout ce qu'ils pouvaient : les buffets, les vases, les miroirs, explique la mère de la famille, bouleversée. Même les photos de mes enfants ont été brûlées".

Huit demineurs et soixante ouvriers

C'est un énorme chantier qui attend les autorités de la ville. "Il faut que les habitants soient encore un peu patients", explique le maire de Bartella. La ville n'est pas nettoyée, pas sécurisée. Il y a peut être des engins explosifs et des voitures piégées. "Si les citoyens reviennent et qu'une bombe explose, ça sera un désastre". 

Les démineurs sont tous au front. Il n'y en a que huit de disponible, aidés par 60 ouvriers qui déblaient les gravats. Mais surtout, la ville est toujours sans électricité et sans eau : la source qui alimente Bartella est dans un territoire toujours contrôlé par Daech.

Le maire de cette ville chrétienne espère le soutien du gouvernement irakien, mais aussi de la communauté internationale. "Si on obtient de l'aide pour reconstuire, on refera Bartella plus belle qu'avant Daech. Mais si je n'obtiens pas de fonds, je ne peux rien faire."

Retour à Mossoul, après deux ans d'occupation par Daech : le reportage de Mathilde Lemaire

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