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Liban : une vidéo de chiens errants empoisonnés par des employés municipaux provoque un tollé dans le pays

La vidéo, filmée dans la banlieue sud de la capitale libanaise, montre plusieurs chiens agonisant sur le flanc près d'un plat de nourriture, le corps secoué par des convulsions.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Capture d'écran de la vidéo de l'association Animals Lebanon, de chiens agonisants dans la banlieue de Beyrouth (Liban), le 30 décembre 2017. (ANIMALS LEBANON)

Une vidéo montrant des chiens errants empoisonnés par des employés municipaux dans la banlieue de Beyrouth (Liban) provoque l'indignation sur les réseaux sociaux depuis le jeudi 28 décembre. La municipalité a ouvert une enquête disciplinaire et plusieurs personnalités politiques, dont le président de la République, ont réagi.

La vidéo, filmée dans la municipalité de Ghobeiry, dans la banlieue sud de la capitale libanaise, montre plusieurs chiens agonisant sur le flanc près d'un plat de nourriture, le corps secoué par des convulsions, une mousse blanche s'échappant de la gueule, avant qu'un employé municipal ne les attrape pour les jeter sur la plate-forme d'un pick-up.

Une plainte déposée en justice

"Des chiens errants empoisonnés et tués par la municipalité de Ghobeiry", accuse sur Facebook l'ONG de défense des animaux Animals Lebanon, qui partage cette vidéo circulant depuis jeudi soir. "Nous communiquons avec le ministère de l'Intérieur pour faire condamner de telles actions et notifier officiellement toutes les municipalités que cela est illégal et inacceptable", martèle l'organisation, qui précise qu'une plainte a été déposée en justice.

La municipalité de Ghobeiry a indiqué que les employés avaient été "suspendus", annonçant l'ouverture d'une "enquête, en vue de prendre les procédures légales disciplinaires à l'encontre des contrevenants"."Il s'agit d'un acte isolé infâme et condamnable, mené sur initiative personnelle par un certain nombre d'éléments du département sanitaire", assure la municipalité dans un communiqué, se dédouanant de toute responsabilité. Le ministre de l'Intérieur Nouhad Machnouk a annoncé l'ouverture d'une enquête concernant les agissements de la municipalité après "une opération d'empoisonnement de chiens".

Une loi sur la protection des animaux adoptée cette année

Sur les réseaux sociaux, certains utilisateurs ont dénoncé un "crime" ou un comportement "bestial". Partageant sur Facebook une photo de lui avec un chien, le chef de l'Etat Michel Aoun a assuré qu'il existait "plusieurs méthodes" pour gérer la question des chiens errants, rappelant l'adoption, plus tôt cette année, d'une loi "pour la protection des animaux".

Capture écran du compte Facebook de Michel Aoun, le président libanais, le 30 décembre 2017. (MICHEL AOUN)

Ce texte interdit la torture des animaux ainsi que toute action qui entraîne de la "souffrance", prévoyant de lourdes amendes pouvant aller jusqu'à 11 000 euros. Le Liban s'était déjà retrouvé en janvier au cœur d'une affaire de maltraitance des animaux : des ONG avaient publié des photos montrant des mouettes tuées par des chasseurs car elles menaçaient le trafic aérien de l'aéroport de Beyrouth.

Le parlementaire libanais et chef de la communauté druze du pays, Walid Jumblatt, a dénoncé un "crime", une mentalité "arriérée et une ignorance absolue", partageant sur Twitter une photo de lui avec son chien Oscar.

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