Certaines blessures ne se voient pas, elles s'écoutent. Karine est artiste, et, comme de nombreux libanais, elle sent que l'explosion a rompu le fil qui l'attache à son pays. Elle a déjà fui la guerre dans le passé, avant de revenir par amour du Liban. Mais dans les décombres de son appartement, elle a perdu l'espoir.Une population précairePartir à l'étranger, tourner la page d'un pays abimé dans de nombreux domaines. Des jeunes songent aussi à l'exode, comme un étudiant en informatique. "Il n'y a rien pour moi au Liban, pas de travail", explique-t-il. Il voulait déjà partir un an au Canada. Depuis l'explosion, il prévoit d'y rester pour de bon. Le traumatisme de l'explosion s'ajoute à ceux des crises politiques et économiques. La moitié de la population est sous le seuil de pauvreté. La classe moyenne est frappée par la précarité.