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Liban : A Beyrouth, "Emmanuel Macron était à l'unisson de la jeunesse libanaise", assure Jack Lang

Le directeur de l'Institut du monde arabe a salué le déplacement rapide d'Emmanuel Macron sur place. 

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Jack Lang, ancien ministre de la Culture, en juillet 2018. (ALEXIS SCIARD  / MAXPPP)

Emmanuel Macron s'est rendu jeudi 6 août au Liban pour assurer le pays du soutien de la France trois jours après les explosions sur le port de Beyrouth. "C'est un déplacement historique", a estimé vendredi 7 août sur franceinfo Jack Lang, président de l'Institut du monde arabe et ancien ministre de la Culture et de l'Education nationale.

franceinfo : Emmanuel Macron a-t-il eu raison de se rendre au Liban ?

Jack Lang : Oui, c'est un déplacement historique dans la lignée des déplacements de De Gaulle ou de François Mitterrand à Sarajevo et au Liban. C'est le premier chef d'Etat du monde à se rendre sur place. C'est bien normal, le Liban est une nation sœur, c'est une histoire partagée, des liens affectifs, humains, culturels. Le Liban est dans le cœur de tous les Français. Là où Emmanuel Macron s'est rendu à Beyrouth aucun dirigeant libanais n'était venu en personne, à un point tel que la coupure est grande entre le peuple et les dirigeants. Ce que j'apprécie c'est la rapidité et l'efficacité de l'aide humanitaire concrète et immédiate, c'est aussi que le président ait décidé d'agir vite et fort et le soutien promis de la France.

Que pensez-vous des aides financières ?

Beyrouth est une ville lumière qui a été meurtrie, blessée, écrasée, par des gangs, des clans qui s'en sont mis plein les poches au lieu de servir le Liban. Emmanuel Macron a raison, il faut que l'aide attribuée n'aille pas dans les poches des corrompus mais se tourne vers le peuple ce qui suppose un profond changement du système. Il faut bien comprendre qu'hier Emmanuel Macron était à l'unisson de la jeunesse libanaise. Son souhait n'est pas d'établir un nouveau protectorat français mais au contraire de faciliter l'émergence d'un Liban libre, souverain, maître de lui-même. La France est une puissance méditerranéenne et il n'y a pas de raison de laisser dans cette région la Turquie, l'Iran, la Russie mener comme elles l'entendent des agressions, des interventions, qui le plus souvent créent le désordre et la mort.

L'Institut du monde arabe va aider le Liban. Quelles actions vont être mises en place ?

Nous allons organiser un grand évènement qui s'appellera "24 heures pour le Liban". Par ailleurs, Claude Lemand, un grand galeriste, qui a donné toutes ses œuvres à l'Institut du monde arabe, prévoit sous le nom de "Lumières du Liban" de solliciter les plus grands artistes à composer des œuvres sur la tragédie de Beyrouth comme ils l'avaient fait après la tragédie de Notre Dame. Du 20 au 22 août, sur le parvis de Lima une œuvre théâtrale chantera l'amour de Beyrouth et il y a cette grande exposition "Divas" qui sera un moment fort de la vie culturelle et intellectuelle. Le Liban, ce sont d'innombrables cinéastes, écrivains, penseurs, peintres, jeunes qui ne demandent qu'à vivre librement, dignement et je suis fier et heureux que mon pays la France, notre président de la République soit le premier à s'être rendu sur place pour faire entendre cette amitié française.

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