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"Le bâtiment était complètement ouvert" : à Beyrouth, le musée Sursock est dévasté après la double explosion

Le seul musée d'art moderne de la capitale du Liban a subi de nombreux dégâts après les explosions sur le port. Une vingtaine d'œuvres doivent aussi être restaurées. 

Article rédigé par Aurélien Colly - Édité par Thomas Pontillon
Radio France
Publié
Temps de lecture : 1 min
Les oeuvres et les murs du musée Sursock, dans le quartier d'Achrafieh, ont été abîmés par l'explosion qui a frappé Beyrouth le 4 août 2020. (AURÉLIEN COLLY / ESP - REDA INTERNATIONALE)

"Le souffle est entré et sorti de partout", explique Zeina Arida, la directrice du musée Sursock à Beyrouth, au Liban. Deux semaines après la double explosion sur le port, le seul musée d’art moderne de la ville est toujours très abîmé. "La première nuit était terrible parce que le bâtiment était complètement ouvert de tous les côtés et les œuvres étaient encore dedans", poursuit la directrice de cette bâtisse caractéristique du style libanais, construite en 1912 par la famille Sursock. 

Des œuvres abîmées 

Les œuvres ont été mises à l’abri le lendemain de l'explosion par l’équipe du musée et une poignée de bénévoles passionnés, comme Gilbert, architecte muséographe : "J'étais tellement ému de voir ce beau musée qui a été soufflé. On était en train de marcher sur des vitres par terre, des châssis d'aluminium et du bois." 

Le musée Sursock est désormais une coquille vide. Sa façade de vitraux a été pulvérisée, son salon arabe de 1920 défiguré et au moins une vingtaine d’œuvres abîmées, notamment un portrait de Nicolas Ibrahim Sursock, le collectionneur d’art à l’origine du musée. Cette toile de 1930 du Hollandais Kees van Dongen est auscultée par la restauratrice du musée. "C'est quand même une grande déchirure de 55 centimètres. Il va falloir la restaurer fil par fil probablement. Je suis en train de faire le constat pour l'envoyer à des experts pour qu'ils nous proposent des restaurations. Ça va prendre beaucoup de temps", redoute-t-elle. 

La directrice et une restauratrice du musée Sursock, dans le quartier d'Achrafieh, devant un portrait de Nicolas Sursock, déchiré par l'explosion qui a frappé Beyrouth le 4 août 2020. (AURÉLIEN COLLY / ESP - REDA INTERNATIONALE)

En plus du temps, il faudra aussi de l’argent. Plusieurs millions de dollars, estime la directrice Zeina Arida, déjà contactée par des mécènes et des organismes étrangers, comme le centre Pompidou ou le Conseil international des musées. "On était dans un état de découragement et de désespoir énorme. Il y a une solidarité internationale telle que ça m'a donné du courage."

Le musée Sursock va rouvrir, sa directrice n’en n’a aucun doute, mais quand ? Et que sera devenu le quartier historique d'Achrafieh alors que l’explosion du 4 août a dévasté des dizaines de maisons traditionnelles et autres palais, trésors du patrimoine qu’il faudrait aussi sauver ? 

A Beyrouth, le musée Sursock est dévasté après la double explosion - Le reportage d'Aurélien Colly

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