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Cuba: retour sur les origines libanaises enfouies de Fidel Castro

Au moment où Cuba fait son dernier adieu à celui qui a présidé aux destinées de l’île durant près d’un demi-siècle, le quotidien francophone du Liban apporte sa surprenante contribution à la biographie du Lider Maximo. Sous le titre «A la recherche des racines libanaises de Fidel Castro», «l’Orient-Le Jour» a publié une enquête qui ne laisse planer aucun doute sur la véracité de l’information.
Article rédigé par Alain Chémali
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Arrivée de l'urne contenant les cendres du dirigeant cubain, Fidel Castro, le 4 décembre 2016, à sa dernière demeure, le cimetière Santa Ifigenia de Santiago de Cuba. (RODRIGO ARANGUA / AFP)

«L’affaire n’a rien d’un canular», prévient d’entrée de jeu Suzanne Baaklini. Une précaution pas inutile, dès lors que l’on sait qu’un des traits d’humour caractéristiques des Libanais est de trouver des origines libanaises à toutes sortes de vedettes ou de grands hommes tels Napoléon, qui s’appellerait à l’origine Nabil Aoun, ou Shakespeare, qui ne serait autre que Cheikh Isbir.
 
Par delà la plaisanterie, la journaliste de l’Orient-Le Jour a véritablement levé le voile sur cette question en affirmant que la mère du défunt dirigeant cubain était bel et bien libanaise, plus précisément originaire de Tripoli, la grande ville du nord du pays.

Lina Rousse libanaise d'origine, cuisinière, et deuxième femme du père de Castro 
«Au début du siècle dernier, écrit-elle, en pleine époque mouvementée, une des vagues d’émigration du Liban a mené la jeune Lina Rousse et sa famille de leur Tripoli natal en territoire espagnol, puis vers Cuba. Engagée comme cuisinière dans la maison familiale de Castro père, elle finit par devenir sa seconde femme et lui donner Fidel, qui devait marquer l’histoire de son pays.»
 
Une vieille histoire de famille racontée par le docteur Antoine Courban, dont le grand-père était le cousin de la fameuse Lina Rousse. Comme d’autres familles aspirées par l’émigration vers l’Amérique latine dès la fin du XIXe siècle, ses oncles et tantes s’étaient installés en Argentine mais avaient gardé le contact avec la branche de Cuba.
 
Une de ses tantes avait même fait le déplacement jusqu’à La Havane pour y rencontrer la cousine Lina. Pour le docteur Courban, cette parenté ne fait pas de doute même si les biographies de Fidel indiquent souvent que sa mère était espagnole.
 
«L’explication est simple, dit-il. A l’époque, on enregistrait les nouveaux arrivants selon leur lieu de provenance (la famille Rousse avait transité par l’Espagne) plutôt que leur lieu d’origine.»

Une confidence de Fidel Castro au secrétaire général du Parti communiste libanais 
Outre les souvenirs de sa grand-mère Anastasia que des journalistes d’un magazine égyptien étaient venus, dans les années 50, interroger sur la question, le témoin de cette histoire cite une autre source et non des moindres. Selon lui, Fidel Castro avait lui-même confié à une délégation du Parti Communiste libanais et son secrétaire général Georges Haoui «que sa mère était libanaise, originaire de Tripoli».
 
Selon l’ancien député Gabriel Murr, apparenté, lui, par alliance à l’ancien président cubain, Fidelito, le fils de Fidel a fait le voyage au Liban il y a sept ans. Il y avait déjeuné avec son propre fils et l’un de ses cousins de la famille Rousse.
 
Il apparaît cependant que d’un côté comme de l’autre de l’Atlantique, et de la méditerranée faudrait-il ajouter, nul ne se soit vraiment passionné pour ce lien de parenté. A Cuba, on semble tout simplement l’ignorer ou l'avoir mis aux oubliettes.
 
Quant au Liban, les derniers témoins ont peu de sympathie pour le personnage. «Je le vois comme un dictateur violent qui a réprimé les libertés dans son pays», estime Antoine Courban. «Il est vrai qu’avec le recul, certains le considèrent comme un révolutionnaire idéaliste, mais c’est un révolutionnaire qui a fait beaucoup de mal», a-t-il conclu.

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