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Les forces syriennes ont fait sept morts dimanche: deux à Rastan et cinq à Talbisseh, près de Homs, selon des témoins

Selon un avocat qui a gardé l'anonymat, des soldats appuyés par des chars ont encerclé Rastan dans la matinée et ouvert le feu à la mitrailleuse lourde dans les rues de cette ville de 80.000 habitants, à 25 km au nord de Homs.Rastan a été le théâtre vendredi d'une importante manifestation contre le régime du président Bachar el-Assad.
Article rédigé par France2.fr avec agences
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Un homme face aux forces de l'ordre syrienne à Banias, le 27 mai 2011. (AFP PHOTO/STR)

Selon un avocat qui a gardé l'anonymat, des soldats appuyés par des chars ont encerclé Rastan dans la matinée et ouvert le feu à la mitrailleuse lourde dans les rues de cette ville de 80.000 habitants, à 25 km au nord de Homs.

Rastan a été le théâtre vendredi d'une importante manifestation contre le régime du président Bachar el-Assad.

"La principale clinique de Rastan est bondée de blessés et il n'est pas possible de les évacuer vers un autre hôpital. Les chars encerclent la ville, sur laquelle s'abat un feu nourri", a précisé ce témoin anonyme avant d'ajouter: "C'est un pur acte de vengeance". Il faisait allusion aux milliers de manifestants qui, vendredi, ont réclamé le départ d'Assad, lors d'une des plus importantes manifestations dans la région depuis le début de la contestation en Syrie le 18 mars.

Rastan, ville relativement prospère au coeur d'une région agricole, est situé sur la grand-route qui relie la capitale Damas à la deuxième ville de Syrie, Alep, dans le Nord.

Internet, les lignes de téléphone fixe et le réseau de téléphonie mobile ainsi que l'électricité et l'eau potable y ont été coupés, une mesure à laquelle recourt généralement l'armée avant de lancer l'assaut contre une ville, a continué cet avocat.

Des violences meurtrières près de Homs
Près de Homs, cinq civils ont été tués et des dizaines d'autres blessés dimanche lors de l'intervention de blindés dans la ville de Talibisseh et dans un village voisin, ont rapporté des habitants.

Sous couvert de l'anonymat, un militant des droits de l'homme a indiqué que "plus de cent blessés ont été transférés dans les hôpitaux national et militaire de Homs".

"Des dizaines de chars ont encerclé à l'aube les villes de Rastan et Talbisseh ainsi que le village de Teir Maaleh", situé entre Homs et Hama, a également indiqué un militant des droits de l'Homme. "Ces chars coupent l'autoroute reliant les villes de Homs, troisième ville du pays en pointe de la contestation, et de Hama à hauteur des localités encerclées", a-t-il précisé.

Homs, troisième ville de Syrie avec un million d'habitants, a connu elle aussi de grandes manifestations ces dernières semaines.

Les manifestations se poursuivent en Syrie malgré le recours de plus en plus important à la force pour écraser la contestation. Les organisations de défense des droits de l'homme estiment qu'au moins 1.000 civils ont été tués par les forces de sécurité, l'armée et des miliciens pro-Assad depuis la mi-mars. Dans le même temps, 10.000 personnes ont été arrêtées, et les passages à tabac et les tortures sont monnaie courante.

Les autorités affirment que des groupes armés, des islamistes et des agents de l'étranger sont responsables des violences et parlent d'au moins 120 soldats et policiers tués depuis le début des manifestations, qui ont commencé à Deraa dans le sud du pays. Mais, selon des défenseurs des droits de l'homme, des dizaines de soldats ont été abattus par des agents de la police secrète pour avoir refusé de tirer sur la foule.

Les manifestations se tiennent le plus souvent le soir, désormais, afin d'échapper plus facilement aux forces de sécurité à la faveur de l'obscurité.

Rassemblement de soutien à Paris

Deux cents personnes se sont rassemblées samedi après-midi sur l'esplanade du Trocadéro à Paris pour une "Syrie démocratique" et pour réclamer des "sanctions internationales" contre le régime de Bachar al-Assad. C'est ce qu'a constaté une journaliste de l'AFP.

Brandissant des pancartes "Bachar assassin", les manifestants, réunis à l'appel du Collectif Urgence Solidarité Syrie, ont scandé "Le peuple veut la chute du régime" ou "Halte aux massacres en Syrie".

"La Syrie ne se trouve pas sur une autre planète. Aidons les Syriens à incriminer mondialement Assad et exigeons l'entrée de la presse (...) et de l'aide humanitaire", a déclaré Seve Izouli, de la Déclaration de Damas.

Mercredi, le site internet du Monde a publié un appel intitulé "SOS Syrie", qui compte parmi sa cinquantaine de signataires le maire (PS) de Paris Bertrand Delanoë, les socialistes Michel Rocard, Julien Dray, François Hollande, Jack Lang, ou le cinéaste Romain Goupil.

La députée européenne Corinne Lepage est venue exprimer son soutien aux "printemps arabes, où qu'ils soient", pour "que la liberté et la démocratie puissent gagner en Syrie, comme en Tunisie et en Egypte".

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