Les forces gouvernementales tiraient à l'artillerie lourde dimanche sur la porte ouest d'Ajdabiya
Le pilonnage se poursuivait à Misrata où l'armée régulière utilise des bombes à sous-munitions -interdites par une convention internationale depuis 2010. A Misrata, ville côtière à 200 km à l'est de Tripoli assiégée depuis 2 mois par les forces gouvernementales, les combats ont fait 6 morts et une trentaine de blessés, selon des sources médicales
Des combats intenses ont opposé samedi les forces du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi aux rebelles à l'ouest d'Ajdabiya d'où les insurgés avançaient vers le site pétrolier de Brega à la faveur des raids de l'Otan contre les forces gouvernementales.
Les avions de l'Otan ont intensifié leur activité dans la zone ces trois derniers jours. Selon ces rebelles, ils ont mené des raids aériens afin de leur dégager le terrain et faciliter leur progression vers Brega. Plus à l'ouest, des raids aériens de l'Otan ont visé Syrte, ville natale du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, et la région d'Al-Hira, au sud-ouest de Tripoli, selon l'agence officielle libyenne Jana.
Quel pays accueillera Kadhafi ?
Le ministre français de la Défense Gérard Longuet a estimé qu'il "y avait un certain risque" que le conflit "puisse durer (...) car Kadhafi et la Libye ne sont pas totalement prévisibles", dans un entretien au quotidien français Le Parisien.
Dans une tribune commune publiée vendredi dans quatre quotidiens, le président américain Barack Obama, le Premier ministre britannique David Cameron et le président français Nicolas Sarkozy ont déclaré qu'il était "impossible d'imaginer que la Libye ait un avenir avec Kadhafi". Selon le New York Times, le gouvernement américain cherche un pays susceptible d'accueillir le colonel, probablement un Etat n'ayant pas ratifié le Traité de Rome qui oblige les pays à livrer quiconque est inculpé par la Cour pénale internationale. Le Conseil de sécurité des Nations Unies a adopté le 27 février une résolution imposant des sanctions contre le régime de Kadhafi et demandant que soit saisie la CPI de la Haye pour les "violations systématiques des droits de l'homme" et les attaques contre la population civile qui "pourraient constituer des crimes contre l'humanité".
Kadhafi accusé d'utiliser des bombes interdites
La rébellion a affirmé vendredi que les troupes gouvernementales les utilisaient sur des zones peuplées par des civils à Misrata, des accusations confirmées par l'ONG Human Rights Watch qui a dit avoir vu de telles bombes sur place. Le régime a aussitôt démenti.
Des combats ont continué samedi à Misrata, ville assiégée à l'est de Tripoli, d'où ont fui 1.200 immigrés. Ces travailleurs, en majorité Asiatiques et Africains, bloqués depuis des semaines ont été évacués par mer vers Benghazi. L'ONG Médecins Sans Frontières (MSF) a évacué samedi 99 personnes, dont 64 blessés de guerre, qui ont été acheminés par mer jusqu'au port tunisien de Zarzis. On estime que 8.000 à 10.000 travailleurs immigrés se trouvent toujours pris au piège dans la ville assiégée, où les bombardements et les combats quotidiens ont fait des centaines de morts.
D'autre part, l'agence officielle Jana a fait état de nouveaux raids de l'Otan vendredi à Syrte (360 km à l'est de Tripoli), et à Aziziyeh, au sud de la capitale. Des avions ont également survolé la région de Zenten, au sud-ouest de la capitale, où des chars avaient été détruits par des frappes aériennes dans la nuit de jeudi à vendredi. Des combats violents ont en outre opposé vendredi des rebelles aux troupes loyalistes dans la région de Yefren, à l'est de Zenten.
Sur le plan humanitaire, l'Otan et l'UE ont resserré leur coordination en vue d'une opération humanitaire préparée par les Européens à Misrata. Une réunion doit se tenir "dans les semaines à venir".
Le Pentagone bombarde la défense aérienne libyenne
Le Pentagone a révélé mercredi que des avions de combat américains bombardaient toujours la défense aérienne libyenne, après avoir affirmé avoir laissé la main aux opérations de l'Otan depuis le 4 avril.
Des avions américains ont mené trois attaques contre la défense aérienne libyenne depuis le 4 avril, quand l'Otan a pris le commandement des opérations, a déclaré le colonel Dave Lapan, porte-parole du Pentagone. Il a précisé que les avions de guerre américains aidaient à maintenir une zone d'exclusion aérienne mais ne participaient pas à des bombardements dans le cadre de la résolution de l'ONU votée pour la protection des civils.
Cette annonce intervient au moment où la France et la Grande-Bretagne pressent les autres pays de l'Otan intervenant en Libye d'intensifier leurs efforts, face à la crainte d'un enlisement du conflit. "Nous fournissons un appui", a déclaré le porte-parole du Pentagone. Le secrétaire à la Défense Robert Gates et l'état-major américain ont dit à plusieurs reprises que les Etats-Unis se contenteraient désormais d'effectuer des missions de ravitaillement, de surveillance et de brouillage.
Lire aussi
>>
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.