Les forces de sécurité syriennes ont arrêté lundi des dizaines de personnes dans 2 villes engagées dans la contestation
L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), ONG basée à Londres, indique que les arrestations ont concerné Homs (centre) et Banias (nord-ouest). Plusieurs centaines de personnes n'en ont pas moins manifesté lundi dans cette dernière ville et à Damas, la capitale de la Syrie, pour dénoncer la répression.
L'Union européenne a par ailleurs adopté formellement un embargo sur les armes visant la Syrie, ainsi que des interdictions de visas d'entrée dans l'UE et le gel d'avoirs contre 13 Syriens identifiés comme responsables de la répression. En tête de ces personnes figurent le frère du président Bachar Al Assad, Maher, chef de la Garde républicaine. Ces mesures entreront en vigueur dès mardi.
Lundi soir, quelque 200 personnes ont manifesté dans le centre de Damas pour demander la levée du siège des villes syriennes, avant d'être dispersées par les forces de sécurité qui ont procédé à plusieurs arrestations, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Les manifestants, réunis place Arnousse, ont entonné l'hymne national. Plusieurs d'entre eux ont été arrêtés, dont l'écrivain et journaliste Ammar Daioub et le médecin Jalal Nofal, a indiqué l'ONG dans un communiqué.
Les protestataires arboraient des pancartes appelant à "la levée du siège des villes", à "l'arrêt des tirs", et plaidant pour "le dialogue national comme solution" à la crise et pour "une société civile libre".
Dans la ville côtière de Banias, des centaines de femmes ont par ailleurs manifesté pour réclamer la libération de leurs proches: bravant les agents de sécurité et l'armée, elles se sont précipitées vers des points de contrôle dressés dans les quartiers sud de Banias où samedi six personnes avaient péri.
Dans cette agglomération de 50.000 habitants, "les perquisitions dans les maisons se sont poursuivies dans la nuit et lundi", selon l'OSDH. "Des milliers d'hommes ont été conduits par les forces armées et de sécurité dans le stade municipal pour interrogatoire. Ils y ont été frappés alors que plus de 400 personnes sont toujours détenues par les autorités
sécuritaires", affirme l'ONG.
Les chefs de file de la contestation à Banias, dont cheikh Anas Al Ayrout, considéré comme le leader du mouvement, et Bassam Sahiouni, avaient été arrêtés dimanche soir. Les propriétaires de magasins d'informatique vendant du matériel de connexion à internet ont également été interpellés, toujours selon l'OSDH. Des chars étaient toujours présents sur la corniche et dans les quartiers sud, et "l'eau, l'électricité et les communications téléphoniques y étaient toujours coupées", a-t-elle ajouté.
Al Watan, un journal proche du pouvoir, a affirmé pour sa part que "le calme était revenu à Banias, alors que les divisions de l'armée contrôlaient (la ville) après des batailles féroces livrées contre des éléments armés". Dans un entretien au New York Times, une conseillère de M. Assad, Bouthaina Chaabane a elle estimé que le gros de la révolte est passé et que le "moment le plus dangereux est derrière nous".
Lire aussi
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.