Les Etats-Unis et l'Union européenne ont décidé de prendre des sanctions contre la Syrie
La résolution étasunienne s'alarme des violations présumées des droits de l'Homme dans ce pays où a encore fait au moins 62 morts vendredi.
L'UE a l'intention de son côté de décréter un embargo sur les armes et de préparer d'autres sanctions contre le régime syrien.
En raison de "violations des droits de l'Homme", le président Obama a décidé des sanctions économiques contre le frère cadet du président syrien, Maher al-Assad, un haut responsable de l'armée syrienne, Ali Mamlouk, chef des services de renseignement et Atef Najib, présenté comme l'ancien chef du renseignement pour la province de Deraa (sud), a annoncé vendredi la Maison Blanche.
Le Conseil des droits de l'Homme de l'Onu a d'autre part demandé vendredi l'envoi urgent d'une mission d'enquête en Syrie.
A l'issue d'une longue journée de négociations, le Conseil des droits de l'Homme de l'Onu a adopté une résolution réclamant l'envoi urgent d'une mission en Syrie "pour enquêter sur les violations présumées des droits de l'homme et pour établir les faits et circonstances de ces violations et des crimes commis".
Le texte condamne condamne par ailleurs "explicitement l'usage de la violence meurtrière contre les manifestants pacifiques par les autorités syriennes".
Le représentant de la Chine, qui s'est déclaré contre ce texte, a estimé que l'adoption de la résolution "pourrait créer un dangereux précédent". Parmi les pays à avoir voté contre le texte, figurent la Chine, la Russie, le Pakistan et Cuba, tandis que la France, le Brésil, les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont voté pour.
L'ambassadeur français auprès de l'ONU, Jean-Baptiste Mattéi, a souligné que "la France condamne fermement la poursuite de la répression en Syrie", et a appelé à la fin des violences jugées "inacceptables".
La France s'est félicitée vendredi de l'adoption par le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU d'une résolution demandant l'envoi urgent d'une mission d'enquête en Syrie. "La France se félicite de l'adoption par le Conseil des droits de l'Homme d'une résolution sur la situation des droits de l'Homme en Syrie. Elle s'est fortement mobilisée, avec ses partenaires, pour que le Conseil agisse", a déclaré le ministre des Affaires étrangères Alain Juppé, dans un communiqué diffusé par le Quai d'Orsay vendredi soir.
Barack Obama signe de nouvelles sanctions
Barack Obama a promulgué vendredi une nouvelle série de sanctions contre la Syrie, ciblées contre les services de renseignement et deux proches de Bachar al Assad, mais pas contre le président syrien en personne.
On précise cependant de sources autorisées que le chef de l'Etat syrien pourrait être à son tour sanctionné en cas de poursuite de la violente répression du mouvement de contestation en cours depuis la mi-mars en Syrie.
Dans le détail, l'"ordre exécutif" signé vendredi par le président américain mêle gel d'avoirs financiers et interdictions de toute transaction avec des entités américaines.
"Les sanctions qui ont été annoncées aujourd'hui ont pour objectif de démontrer au gouvernement syrien qu'il devra répondre de son comportement et de ses actions", a indiqué vendredi la secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, à la presse. Peu après l'annonce américaine, les Etats membres de l'Union européenne ont annoncé qu'ils étaient parvenus à un accord préliminaire visant à imposer un embargo sur les ventes d'armes à la Syrie. Cet accord devrait être formalisé dans les prochaines jours.
Bruxelles a l'intention de sanctionner Damas
L'UE a l'intention de décréter un embargo sur les armes et de préparer d'autres sanctions contre le régime syrien en réponse à la répression sanglante des manifestations, a-t-on appris vendredi de sources diplomatiques à Bruxelles.
Réunis à Bruxelles, les ambassadeurs des gouvernements de l'UE ont donné leur feu vert préliminaire à cet embargo sur les armes et à une interdiction touchant les équipements employés pour mener la répression.
Les Vingt-Sept ont également demandé aux experts européens de plancher sur des restrictions des déplacements des dirigeants syriens et des gels de leurs avoirs.
Cet accord devrait être formalisé dans les prochains jours, selon des diplomates sur place.
Le PS français demande la saisie de la Cour pénale internationale
Le Parti socialiste a demandé vendredi la saisie "au plus vite" de la Cour pénale internationale pour que les responsables de la répression en Syrie répondent de leurs "crimes" devant la justice.
Dans un communiqué, Harlem Désir, secrétaire national à la coordination, demande "une nouvelle réunion urgente du Conseil de sécurité" de l'ONU "pour décider des sanctions fortes à l'encontre du régime et de ses dirigeants et notamment un embargo sur les armes".
Il "réclame que la France prenne l'initiative de proposer des sanctions immédiates contre les auteurs de la répression" et espère que les Etats membres de l'Union européenne "seront en mesure de se mettre d'accord (...) afin d'envoyer un message sans ambiguïté".
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