Les 4 Vérités - Hélène Kosséian évoque le génocide arménien
Hélène Kosséian, auteur du livre "L'Arménie au coeur de la mémoire" (Editions du Rocher), était l'invitée de Roland Sicard dans les 4 Vérités vendredi 24 avril. Elle est revenue sur le génocide arménien dont on commémore les 100 ans ce vendredi.
Hélène Kosséian revient d'abord sur les origines du génocide : "Le 24 avril 1915, 600 notables ont été arrêtés à Constantinople. Ils ont été envoyés sur les routes de la déportation, très peu en sont revenus. Ensuite, on s'en est pris à la population civile. Cet épisode a marqué le début du génocide arménien". Et elle explique la situation de l'époque : "Il y avait 2 millions d'Arméniens du côté ottoman et 1,5 million du côté russe. On les a déplacés officiellement pour les éloigner du front, en les accusant de trahison. Au début de la guerre, l'Empire ottoman était passablement rétréci et voulait préserver sa partie est". Puis, elle raconte l'horreur du génocide : "On a d'abord éliminé les hommes, puis on a fait marcher les femmes et les enfants dans le désert. Beaucoup d'atrocités ont été commises, comme des viols et des islamisations forcées. Certains ont été précipités dans l'Euphrate".
Un génocide pour des raisons politiques
Pour Hélène Kosséian, "La religion n'est pas l'élément essentiel. C'est l'élément politique qui est le plus important.". Et elle explique : "C'est le Polonais Raphaël Lemkin qui est le créateur du terme de "génocide", en 1943. Il s'est servi de ce mot pour qualifier le massacre des Arméniens". Selon elle, "La République turque ne veut pas reconnaître le génocide, car elle est fondée sur ce déni. Reconnaître le génocide, c'est reconnaître qu'elle est bâtie sur le mensonge". Et elle ajoute : "Beaucoup d'États n'ont pas reconnu le génocide arménien, notamment les États-Unis, car la Turquie est un partenaire commercial important."
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