Le procès de Tarek Aziz reprend, sans avocats
Le procès de Tarek Aziz, symbole important de l'ancien régime de Saddam Hussein, ne risque-t-il pas de tourner à la plaisanterie ? Déjà reporté le 29 avril dernier, lors de son ouverture, pour plusieurs raisons, ce procès reprend aujourd'hui. Mais avec un contexte pour le moins "biaisé", puisque celui qui fut pendant vingt ans le porte-parole et émissaire à l'étranger de l'ex-raïs ne pourra bénéficier de la présence, et de l'apport, de ses avocats.
Son principal représentant irakien, Badie Izzaz Aref, n'y assiste pas, faute d'avoir pu obtenir des garanties sur sa sécurité. Les autres n'auraient pu obtenir leur visa à temps.
Tarek Aziz, âgé de 72 ans, s'était rapidement livré aux troupes américaines lors de l'invasion du pays en mars-avril 2003. Plusieurs fois hospitalisé, il serait aujourd'hui très malade et ne pourrait se déplacer sans l'aide d'une canne. Tarek Aziz a occupé de 1979 à 2003 les fonctions de ministre de l'Information, ministre des Affaires étrangères et vice-Premier ministre.
_ Seul membre chrétien de l'ancienne garde rapprochée de Saddam Hussein, il est jugé avec sept autres dignitaires de l'ex-régime. Ils sont accusés de l'exécution en 1992 de 42 commerçants, soupçonnés à l'époque d'avoir spéculé sur les prix alimentaires en plein embargo de l'ONU.
Le procès de Tarek Aziz se déroule (façon de parler) devant le Haut tribunal pénal irakien, endroit où ont été jugés trois autres anciens caciques du régime, dont Saddam Hussein lui-même. Ce dernier a été condamné à mort en 2006 pour "crimes contre l'humanité" et pendu le 30 décembre de cette même année.
Matteu Maestracci avec agences
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