Le président yéménite renonce au pouvoir... en 2013
"Pas de prolongation, pas de transmission", annonce le président yéménite dans un grand discours, à la veille d'un "jour de colère" prévu à Sanaa, la capitale du Yémen. Une nouvelle manifestation hostile à Saleh est en effet annoncée pour demain.
_ A l'image de la révolution tunisienne et de la contestation en cours en Egypte, des milliers de Yéménites sont descendus dans les rues de Sanaa ces dernières semaines pour réclamer le départ du président Saleh. La semaine dernière, un rassemblement a réuni 16.000 manifestants réclamant le limogeage du gouvernement.
Fin de la transmission héréditaire du pouvoir
Au pouvoir depuis plus de 30 ans, Ali Abdallah Saleh annonce qu'il ne briguera pas un nouveau mandat, en 2013. Mais aussi, qu'il ne cherchera pas à transmettre les rênes du pouvoir à son fils Ahmed, chef de la garde républicaine, l'unité d'élite de l'armée.
Le président yéménite renonce enfin à faire voter par les députés les amendements constitutionnels qui devaient ouvrir la voie à une élection du président à vie.
"Je formule ces concessions dans l'intérêt du pays. L'intérêt du pays passe avant nos intérêts personnels", a dit le président Saleh devant le parlement, ainsi que devant les membres de la Choura (conseil tribal) et l'état-major de l'armée, convoqués pour écouter la Sainte parole.
La semaine dernière, le parti au pouvoir au Yémen a proposé à l'opposition de nouer le dialogue dans le but de mettre fin au soulèvement populaire. Aujourd'hui, le président Saleh appelle à la formation d'un "gouvernement d'union nationale".
Au pouvoir depuis 1978, Ali Abdallah Saleh a été élu pour la première fois au suffrage universel direct en 1999, pour un mandat de sept ans. Il a été réélu pour la deuxième fois en 2006, pour un mandat qui arrive à expiration en 2013.
Gilles Halais, avec agences
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