Le président yéménite est apparu jeudi à la télévision pour la première fois depuis son hospitalisation en Arabie
Il avait été blessé lors d'une attaque à Sanaa le 3 juin contre son palais.
Lors d'une déclaration préenregistrée de quelques minutes, il est apparu quasiment méconnaissable, la tête recouverte d'un keffieh rouge et blanc, le visage brûlé, les mains et la poitrine recouvertes de bandages.
Ali Abdallah Saleh a précisé qu'à Ryad, il avait subi "avec succès huit opérations" après avoir été brûlé dans l'attaque du palais présidentiel.
Il a appelé au "dialogue" dans son pays mais n'a pas fait mention d'un éventuel retour à Sanaa. Au pouvoir depuis 33 ans, il a affirmé soutenir "les efforts" de son vice-président visant parvenir à parvenir à "une entente politique".
"Nous ne sommes pas contre la participation, nous sommes pour la participation de toutes les forces politiques, même celles d'opposition, mais à partir d'un programme sur lequel le peuple se sera mis d'accord", a dit le président. "Mais au défi, je répondrai par le défi", a-t-il mis en garde, reprenant une formule qu'il a plusieurs fois utilisée depuis le début des troubles.
Pour l'opposition yéménite, cette allocution n'a rien apporté de nouveau. L'un de ses responsables, Soultan Al Atouani, a surtout retenu que le chef de l'Etat "ne semblait vraiment pas en grande forme". "Il n'a rien proposé de neuf, c'est toujours le même discours qu'il nous sert", a dit un militant à Sanaa, où l'intervention télévisée du président a été saluée par des tirs et des pétards. Il y a eu un mort et des dizaines de blessés, a-t-on appris de source médicale.
Quelques heures avant le discours de Saleh, le vice-président Abd-Rabbou Mansour Hadi, pour sortir de l'impasse politique, avait avancé une nouvelle proposition qui prévoit le maintien au pouvoir du président sur une période plus longue que dans les précédents plans.
Contesté depuis janvier par des centaines de milliers de manifestants réclamant son départ, le président yéménite, au pouvoir depuis 33 ans, a refusé à trois reprises, à chaque fois au dernier moment, de signer un accord de transition élaboré par le Conseil de coopération du Golfe. Instance qui réunit des pays de la région. Ce plan prévoyait qu'il parte dans les 30 jours suivant la signature de l'accord.
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