Le nouveau gouvernement égyptien ne convainc pas la rue
Les nouvelles têtes pensantes dont la lourde tâche est de sauver le régime Moubarak sont en place. Première nomination hautement stratégique : celle de l'ancien général de la police Mahmoud Wagdi, au poste de ministre de l'Intérieur. Il a dirigé les services d'enquête criminelle du Caire ainsi que l'administration pénitentiaire du pays et remplace Habib el-Adly. Celui-ci était littéralement honni par la population pour la répression sanglante de la révolte populaire.
Le président égyptien a choisi pour certains portefeuilles des personnalités respectées, comme le professeur écrivain et critique Gaber Asfour, nouveau ministre de la Culture. M. Asfour remplace Farouq Hosni, un proche de la famille Moubarak qui était titulaire du poste depuis... plus de 25 ans.
Le ministre des Finances Youssef Boutros-Ghali a pour sa part été remplacé par Samir Mohamed Radouane, ancien fonctionnaire de l'Autorité générale pour l'investissement, qui supervise les investissements étrangers. Le ministre du Commerce et de l'Industrie Rachid Mohamed Rachid a été remplacé par son adjoint Samiha Faouzi Ibrahi.
Hosni Moubarak avait annoncé la dissolution du gouvernement vendredi soir, nommant le chef du renseignement Omar Suleiman vice-président et l'ancien général Ahmed Shafiq Premier ministre. Mais la rue reste pour l'instant insensible à ces jeux de chaises musicales, réclamant toujours le départ de Moubarak.
Les Frères Musulmans ont, dans un communiqué, rejeté eux aussi cette nouvelle équipe gouvernementale. Et ont appelé à manifester "jusqu'à la chute du régime".
Caroline Caldier, avec agences
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