Le Liban a enfin élu un président
Sa tâche ne sera pas facile. Dans un pays où l'affrontement entre la majorité pro-occidentale et l'opposition pro-syrienne est de plus en plus vif, Michel Sleimane devra amorcer la réconciliation. Deux semaines après une flambée de violence entre les deux camps qui a fait 65 morts, les Libanais ont en tout cas accueilli son élection avec soulagement : drapeaux et portraits du nouveau président ont été installés dans les rues pour fêter cette élection tant de fois reportée.
Cela faisait en effet six mois que le Liban vivait sans chef d'Etat, depuis que le mandat d'Emile Lahoud avait expiré en novembre dernier. Depuis, les députés pro-occidentaux et pro-syriens n'étaient pas parvenus à se mettre d'accord. Cette fois, c'est fait : par 118 voix sur 127, ils ont élu Michel Sleimane, commandant en chef de l'armée (LIRE NOTRE PORTRAIT) nouveau président de la République libanaise.
_ Cette élection fait suite à la signature, le 21 mai à Doha, d'un accord
négocié in extremis par le Qatar pour sortir le Liban de la crise.
"Les Libanais doivent mettre fin à leurs différences"
Quelques minutes plus tard, le général Sleimane a prêté serment devant les députés. Après avoir demandé une minute de silence à la mémoire des "martyrs du Liban", il a promis défendre la constitution, la souveraineté et
l'indépendance du Liban, et a appelé les Libanais à mettre de côté
leurs différences afin de tourner une page dans l'histoire du pays.
Michel Sleimane devra démissionner de son poste de chef des armées, et nommer un chef de gouvernement. Saad Hariri, chef de file de la
majorité parlementaire antisyrienne et fils du Premier ministre
assassiné Rafic Hariri, figure en tête de liste.
Céline Asselot
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