Le faux départ d’Hosni Moubarak ravive la colère des manifestants et suscite l'inquiétude de la communauté internationale
Quelque 200.000 personnes étaient rassemblées hier soir sur la place Tahrir. 200.000 Egyptiens qui attendaient le discours télévisé du président dans une ambiance de fête.
Depuis le milieu de l’après-midi, la rumeur courrait. Ce soir Hosni Moubarak allait quitter le pouvoir. Mais au bout du compte, une énorme déception, une énorme frustration. Hosni Moubarak reste.
" La transition du pouvoir va d'aujourd'hui à septembre ", a déclaré le Raïs en référence à la présidentielle à laquelle il a promis de ne pas se présenter. Il a néanmoins annoncé le transfert du pouvoir à son vice-président Omar Souleimane.
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La réaction de l’opposant Mohamed Elbaradeï "L'Egypte va exploser. L'armée doit maintenant sauver le pays. Nous devons être très inquiets. Ils (Hosni Moubarak et son vice-président Omar Souleimane) doivent démissionner. Les gens n'ont plus confiance en eux. Comment peut-on être un président sans pouvoirs ?"
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La réaction américaine "Les Egyptiens ont reçu l'assurance qu'il y aurait une transition du pouvoir, mais il n'est pas encore évident que cette transition soit immédiate, significative ou suffisante", a déclaré le chef de la Maison Blanche dans un communiqué. "Le gouvernement égyptien doit tracer un chemin crédible, concret et sans équivoque vers une démocratie réelle et (ses membres) n'ont pas encore saisi cette occasion", a ajouté Barak Obama, en mettant en garde contre tout recours par les autorités à la violence.
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L’ONU Le secrétaire-général de l'ONU Ban Ki-moon a appelé une nouvelle fois à "une transition transparente, ordonnée et pacifique (...) qui inclut des élections libres, justes et crédibles".
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L’UE "Le président Moubarak n'a pas encore ouvert la voie pour des réformes plus rapides et plus profondes", a déploré la chef de la diplomatie de l'UE Catherine Ashton.
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La Grande-Bretagne "On ignore pour le moment quels pouvoirs ont été transmis et quelles en sont les conséquences", a indiqué le chef de la diplomatie britannique William Hague.
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L’Allemagne Le ministre allemand des Affaires étrangères, Guido Westerwelle, s'est montré déçu par le discours qui selon lui "n'était pas le pas espéré vers l'avant".
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La France Le président français Nicolas Sarkozy a souhaité que l'Egypte trouve le chemin de la démocratie et "pas de la dictature religieuse comme en Iran".
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Israël Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a agité lundi le spectre d'un régime à l'iranienne en Egypte, dans le cas où "un mouvement islamiste organisé prendrait le contrôle de l'Etat" à la faveur du "chaos".
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L'Iran avait appelé la semaine dernière à une révolution islamique en Egypte, estimant que le modèle de la révolution iranienne de 1979 était un véritable "tremblement de terre" susceptible de balayer l'influence américaine dans le monde arabe.
Hosni Moubarak est en proie depuis le 25 janvier à une révolte populaire sans précédent dans le pays. Les heurts entre policiers et manifestants pendant les premiers jours de la contestation, puis entre militants pro et anti Moubarak le 2 février, ont fait près de 300 morts, selon l’ONU et Human Rights Watch, ainsi que des milliers de blessés. Depuis le 3 février, les manifestations se sont déroulées le plus souvent dans le calme.
Cécile Mimaut, avec agences
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