La ville stratégique d'Ajdabiya, dans l'est de la Libye, est tombée samedi matin aux mains des rebelles libyens
Parallèlement, des avions de chasse français ont détruit samedi à Misrata (200 km à l'est de Tripoli) "au moins" cinq avions de combat et deux hélicoptères de combat des forces pro-Kadhafi sur le point de mener des opérations, selon l'état-major des armées.
La ville faisait l'objet d'un pilonage intensif des forces loyalistes, faisant trois morts.
D'autre part, frappes aériennes occidentales ont visé des zones militaires et civiles de Sebha, dans le centre du pays, a annoncé samedi la télévision publique libyenne en citant une source militaire. Sebha se trouve au sud de Tripoli.
La reprise d'Ajdabiya
Une semaine après le début de l'intervention internationale, les forces libyennes pro-Kadhafi, qui avaient repris Ajdabiya la semaine dernière, ont déserté leurs positions.
A Benghazi, fief des insurgés dans l'est, les forces armées de Kadhafi seraient maintenant "sur la défensive", selon la rebellion.
Les combats ont cessé samedi matin à Adjabiya. "Adjabiya est une ville fantôme. Il ne reste plus que des cadavres et des familles qui ne savent pas quoi faire. Nous sommes dans la ville mais ils tiennent toujours l'autre porte", a indiqué un des insurgés, Sarhak Agouri, précisant que "tout a été détruit la nuit dernière".
Des bombardements aériens avaient visé vendredi après-midi les positions des forces loyalistes dans cette ville côtière, un carrefour routier. Profitant de cet appui, les rebelles ont repris l'offensive et pénétré dans cette ville situé à 160 km au sud de Benghazi, le fief de l'opposition. Adjabiya est la première ville reprise par les rebelles depuis le début, le 19 mars, de l'offensive de la coalition internationale.
Misrata bombardée par la coalition
Des avions de la coalition occidentale ont bombardé samedi des positions des forces loyales à Mouammar Kadhafi dans les faubourgs de Misrata, dernière ville d'importance tenue par les rebelles dans l'ouest de la Libye, a annoncé un porte-parole des insurgés.
Un dépôt de munitions figure parmi les cibles touchées et les tirs de l'artillerie et des chars kadhafistes ont baissé d'intensité après ces raids, a déclaré samedi un porte-parole des rebelles.
Mais "Comme chaque jour, les forces de Kadhafi ont bombardé aveuglement la ville de Misrata et des francs-tireurs continuent à terroriser la population", a déclaré ce porte-parole.
"Misrata est en danger. Nous demandons une intervention urgente de la communauté internationale pour protéger la population", a-t-il insisté.
Le bilan des combats pour la semaine écoulée à Misrata, à 200 km à l'est de Tripoli, serait de 117 morts, selon un médecin. "Il y a encore des opérations menées dans la ville par les forces de Kadhafi contre des civils", a dit cet habitant joint au téléphone.
Raids aériens sur la banlieue de Tripoli
La coalition a maintenu la pression militaire et a mené dans la nuit des attaques aériennes contre une base militaire dans la banlieue de Tripoli, bombardant notamment le site militaire à Tajoura, dans la banlieue est de capitale libyenne, selon la télévision libyenne. Plusieurs sites militaires sont situés dans cette banlieue est de la capitale, visée quotidiennement par les raids de la coalition.
Parallèlement, selon la télévision nationale, "des sites civils et militaires à Zliten ont été la cible de bombardements de l'agresseur croisé colonialiste" tandis que la région d'Al-Watia, qui abrite une base militaire, a été visée par des "missiles de longue portée".
Ailleurs dans le pays, la coalition n'a pas relâché sa pression et mené des attaques vendredi soir et dans la nuit sur la ville de Zliten à 160 km à l'est de la capitale, sur la région d'Al-Watia (ouest).
Vendredi, le régime libyen s'est dit prêt à accepter un plan de l'Union africaine (UA) qui propose la cessation des combats et l'ouverture d'un dialogue entre Libyens en préalable à une "transition" démocratique.
A l'approche d'un sommet prévu mardi à Londres, le président français a annoncé "une initiative franco-britannique" en vue d'une solution politique au conflit "pour bien montrer que la solution ne peut pas être que militaire".
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