La France reprend contact avec le Hamas
Le dialogue avait été interrompu en juin 2007, lorsque le Hamas avait pris le pouvoir par la force dans la bande de Gaza. Aujourd'hui, il a repris. Mais sous une forme très discrète.
Dans Le Figaro publié ce matin, Yves Aubin de la Messuzière, ancien diplomate de haut rang à la retraite, raconte avoir été chargé par le Quai d'Orsay de reprendre des contacts avec le mouvement radical palestinien. Dans la plus grande discrétion, l'ancien ambassadeur en Irak a notamment rencontré Ismaël Haniyeh, le chef du gouvernement du Hamas à Gaza.
Une rencontre qu'il qualifie dans le quotidien de très positive : le Hamas s'est dit prêt "à accepter un Etat palestinien dans les frontières de 1967, ce qui équivaut à une reconnaissance indirecte d'Israël. Ils se sont dits prêts à arrêter les attentats kamikazes".
Pas de "relations", juste des "contacts"
Cette rencontre rompt-elle le boycott décidé par les Européens et les Américains, qui se sont engagés à ne pas entretenir de relations avec
le Hamas tant qu'il ne reconnaîtrait pas l'Etat d'Israël et ne renoncerait pas à la violence ? Oui, assure le porte-parole du Hamas, qui affirme que les rencontres avec "plusieurs parties européennes", dont la France, "montrer que l'Europe réalise de plus en plus que sa politique consistant à isoler le Hamas était erronnée".
Mais Bernard Kouchner minimise : selon le ministre des Affaires étrangères, il ne s'agit pas de "relations" mais de simples "contacts" avec les intégristes du Hamas, nécessaires pour que Paris "puisse jouer un rôle" dans la région.
Le chef de l'État, qui avait toujours diabolisé le mouvement radical, a indiqué dans son allocution télévisée du 24 avril que des "passerelles" pouvaient être utiles. Mais la France a dans le même temps garanti à Israël "qu'il n'y avait aucun changement dans sa politique à l'égard du Hamas", selon un porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères.
Nicolas Sarkozy doit se rendre en visite officielle en Israël et dans les Territoires palestiniens du 22 au 24 juin.
Céline Asselot
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