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La course au pétrole irakien est ouverte

La compagnie pétrolière britannique BP et sa consoeur la chinoise CNPC ont remporté l'appel d'offre lancé par le gouvernement irakien pour le plus grand champ pétrolier du pays, celui de Roumalia, dans le sud. Au total, six champs doivent être attribués et 32 compagnies sont en lice, dont la française Total.
Article rédigé par franceinfo
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L'heure tant attendue par tous ceux qui s'intéressent au pétrole irakien a sonné. Le gouvernement a ouvert des appels d'offres pour six champs pétroliers. Un premier contrat d'exploitation vient d'être attribué pour le plus grand d'entre eux, celui de Roumaila, dans le sud du pays.

Les heureux élus sont la compagnie britannique BP et sa consœur chinoise CNPC Limited. Elles ont été choisies au nez et à la barbe d'un consortium composé de l'américaine ExxonMobil Iraq Ltd et de la malaisienne Petronas. Et il y a de quoi les repaître, puisque le champ de Roumaila abrite des réserves de 17,7 milliards de barils.

Ce lever de rideau sur le festin pétrolier commence par le plat principal, mais le reste du “gâteau irakien” demeure appétissant. Le gouvernement souhaite faire remonter en flèche la production, qui plafonne à 2,5 millions de barils par jour, alors qu'elle était de quatre à l'époque de Saddam Hussein.

32 compagnies pétrolières du monde entier se bousculent sur la ligne de départ, dont la française Total. Seules huit d'entre elles pourront s'assoir à table. Cette ouverture aux compagnies étrangères se justifie pour le gouvernement irakien par le fait que certains de ces champs sont en mauvais état du fait de la guerre et de l'embargo, ou qu'ils sont plus compliqués à exploiter car ils sont ouverts depuis longtemps.
_ De plus, le gouvernement estime avoir attendu assez longtemps que le Parlement vote une loi sur le pétrole. En vain.

Mais ces arguments sont loin de convaincre en Irak, où la question pétrolière a des accents patriotiques. L'exploitation des champs pétroliers a en effet été nationalisée en 1972, et nombre d'Irakiens voient l'arrivée d'étrangers comme une usurpation.

Ces réticences ne devraient pas rebuter les compagnies pétrolières, par l'odeur du profit alléchées. Les appels d'offre pour ces six champs ne constituent en fait qu'un amuse-gueule. A la fin de l'année, l'Irak ouvrira ses réserves, qui font de ce pays le troisième producteur mondial. De quoi friser plus d'une moustache de patron pétrolier.

Angélique Ferat, Grégoire Lecalot, avec agences

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