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L'extrême droite au cœur des élections israéliennes

Les Israéliens se rendent aux urnes mardi pour des élections législatives anticipées. Les conservateurs, alliés à une extrême droite plus forte que jamais, partent favoris.

Article rédigé par Emilie Jéhanno
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Naftali Bennett, leader de l'extrême droite religieuse, parle à des étudiants d'une yeshiva (école religieuse) à Merkaz Shapira (Israël), au cours d'une visite de campagne le 20 janvier 2013. (MENAHEM KAHANA / AFP)

A droite toute. Alors que les Israéliens élisent leurs députés mardi 22 janvier, 78% des électeurs juifs seraient tentés par des listes allant du centre droit jusqu'à l'extrême droite ultranationaliste et ultra-orthodoxe. Ne laissant que des miettes au centre gauche, relégué à 22% des intentions de vote.

Depuis mars 2009, la coalition au pouvoir rassemble la droite, ainsi que les partis religieux et nationalistes. Elle a été rejointe jusqu'en janvier 2011 par le parti travailliste, à gauche. Dans les sondages, le basculement de l'électorat est clair. Francetv info analyse le renforcement de l'extrême droite israélienne.

L'alliance entre conservateurs et ultranationalistes

C'était une première. Benyamin Netanyahu, Premier ministre sortant du parti conservateur Likoud, a proposé en octobre une alliance à Israël Beitenou ("Israël notre foyer"), le parti ultranationaliste du ministre des Affaires étrangères, Avigdor Liberman. Une manière d'assurer sa réélection et la loyauté d'un partenaire essentiel pour gouverner.

Au cours de la campagne, Benyamin Netanyahu a d'ailleurs musclé son discours. Il s'est engagé à poursuivre la colonisation en Cisjordanie, s'alignant sur la position d'Israël Beitenou. L'opération "Pilier de défense", menée fin novembre en direction de Gaza, avait aussi pour but de montrer la fermeté d'Israël face aux tirs de roquettes palestiniens. Car c'est sur le thème de la sécurité que le Premier ministre réussit à fédérer dans un pays qui se sent assiégé.

Mais cette stratégie droitière ne fait pas le plein pour autant. L'alliance n'est créditée que de 32 à 35 sièges sur les 120 de la Knesset, le Parlement israélien. Un score faible pour ces deux formations, qui comptent 42 élus au sein du Parlement sortant.  

Le retour de l'extrême droite nationaliste religieuse

Et pour cause : la coalition est rattrapée sur sa droite par le parti religieux Habayit Hayehudi ("le foyer juif"). Quasi absent du paysage parlementaire, avec trois députés dans la Knesset sortante, le parti est aujourd'hui crédité de 15 sièges.

Une percée due à l'arrivée de Naftali Bennett. Cet ancien entrepreneur, spécialisé dans les nouvelles technologies, a pris la tête du parti en novembre. Il réclame l'annexion pure et simple d'une partie de la Cisjordanie — la Judée-Samarie des colons — qui a été occupée par les forces israéliennes lors de la guerre des Six-Jours, en juin 1967. A 40 ans, "religieux et moderne", il "incarne une vision populaire de l'idéal sioniste d'aujourd'hui", juge le quotidien américain New York Times, qui lui consacre un portrait.

L'homme ne cache pas son désir de s'allier avec Benyamin Netanyahu. Ses affiches de campagne le montrent d'ailleurs souvent en compagnie de "Bibi". "Son message aux électeurs est simple", juge Le Figaro : comme Benyamin Netanyahu est "assuré d'être le prochain Premier ministre", en votant pour Habayit Hayehudi les électeurs s'assurent qu'il ne formera pas une coalition avec la gauche. Révélation de la campagne électorale, Habayit Hayehudi s'est hissé à la troisième place dans les sondages.

Politiciens et commentateurs s'attendent désormais à une coalition regroupant le Likoud-Beiteinou, Habayit Hayehudi, les formations ultra-orthodoxes et, peut-être, les centristes de Yesh Atid. Le ralliement du parti centriste de Tzipi Livni, Kadima, en chute libre dans les sondages, n'est pas exclu. Une majorité de quelque 75 à 80 députés ferait de la prochaine Knesset l'une des assemblées les plus à droite de l'histoire d'Israël, sinon la plus à droite.

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