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L'appel au secours du fils de Sakineh, l'Iranienne menacée de lapidation

Bernard-Henri Lévy, qui fait campagne via sa revue "La Règle du jeu" contre la lapidation de l'Iranienne Sakineh Mohammadi Ashtiani, a réussi à entrer en contact avec le fils de celle-ci, Sajjad. _ Libération ce matin publie son récit, celui du calvaire de sa mère et de la nécessité d'une mobilisation internationale pour empêcher sa mise à mort... "{Si vous n'étiez pas là, ma mère serait déjà morte}".
Article rédigé par franceinfo
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L'interview a eu lieu par téléphone. Sajjad se trouvait alors à Tabriz, près de la prison de sa mère. Entretien de trois heures, après plusieurs tentatives ratées, "son téléphone étant écouté et brouillé", raconte BHL.

Sajjad a 22 ans. C'est l'aîné des deux enfants de Sakineh. Après avoir eu un droit de visite hebdomadaire dans sa prison, il n'a plus vu sa mère depuis le 11 août, "date de ses soi-disant aveux télévisés". "Elle est interdite de tout contact par décision du pouvoir", lui a expliqué un gardien.
_ Sakineh, condamnée à mort pour adultère, et soupçonnée de complicité du meurtre de son mari, subirait en prison des interrogatoires incessants, selon son fils, entassée dans une cellule de 15 ou 20 femmes. Elle prendrait de nombreux médicaments, dont des antidépresseurs.

51.000 signatures contre la lapidation

Selon son fils, ses "aveux télévisés" étaient bien les siens, mais elle aurait été violentée au préalable. Son avocat le tiendrait de codétenues. Sajjad de toute façon estime l'accusation infondée : "C'est un pur mensonge, explique-t-il à Bernard-Henri Lévy. Doublé d'une incroyable injustice. Ma mère, qui n'a rien fait, rien, risque la lapidation. Alors que le vrai meurtrier est libre... "
_ En outre, le dossier d'instruction aurait été "comme par hasard, égaré". Et le domicile d'un des avocats "saccagé"...

Le châtiment a été provisoirement suspendu le 11 juillet pour "des raisons humanitaires", par les autorités iraniennes. Mais "suspendu, ne veut pas dire annulé", dit Sajjad, selon qui, samedi dernier, on serait venu dire à sa mère que sa lapidation était pour le lendemain, à 6 heures. Cruel harcèlement...
_ Pour tenter d'empêcher cette sentence, Bernard-Henri Lévy, avec Libération et Elle, a lancé une pétition qui aurait passé hier le cap des 51.000 signataires, sur son site laregledujeu.org. Des signatures, propres à permettre de sauver Sakineh, affirme BHL.

Cécile Quéguiner, avec agences

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