L'ancien président égyptien Hosni Moubarak est sorti dimanche de son silence sur la chaîne al-Arabiya
Dans un message sonore, il s'est dit victime de "campagnes de diffamation". "Je ferai respecter mon droit légal à défendre ma réputation ainsi que celle de ma famille", a-t-il dit, promettant de communiquer à la justice égyptienne la liste de ses avoirs détenus en Egypte et à l'étranger.
C'est sa 1re intervention depuis sa démission le 11 février.
Moubarak et ses fils convoqués par la justice
Cette prise de position intervient alors que des milliers de manifestants sont revenus sur la place Tahrir, haut lieu de la "révolution du Nil" au Caire, pour demander un retour de l'armée dans les casernes et une purge des anciens dirigeants de l'ère Moubarak qu'ils accusent de corruption.
L'ex-président et ses deux fils sont d'ailleurs convoqués par la justice dans le cadre d'une enquête sur les violences contre les manifestants lors de la révolte, qui a fait plus de 800 morts, et pour des accusations de corruption, a annoncé dimanche l'agence officielle Mena.
Hosni Moubarak évoque une "campagne injuste" dont il dit avoir "beaucoup souffert". Assurant que ni lui ni son épouse Suzanne n'ont "de biens ou de comptes à l'étranger", alors que les nouvelles autorités égyptiennes ont demandé le gel de ses avoirs et annoncé la création d'une commission pour enquêter sur ses biens et ceux de ses proches, l'ancien chef de l'Etat assure être prêt à coopérer avec la justice sur cette question.
Dans ce message sonore enregistré long de quelques minutes, que la chaîne a diffusé avec une simple photo en illustration, M.Moubarak ne donne aucune indication sur le lieu où il se trouve. Les autorités assurent qu'il est assigné à résidence dans la station balnéaire de Charm el-Cheikh.
Hosni Moubarak, 82 ans, a régné sans partage pendant près de 30 ans sur l'Egypte avant d'être chassé par une révolte de 18 jours. Il a remis le pouvoir au Conseil suprême des forces armées, dirigé par son ministre de la Défense, le maréchal Hussein Tantaoui.
L'armée égyptienne a dissous le Parlement et confiné le gouvernement à la gestion des affaires courantes. Elle a toutefois promis de rendre le pouvoir aux civils à la fin de l'année après des élections législatives et présidentielle.
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