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Vidéo Le conflit israélo-palestinien en 9 questions

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Voici les explications de l'historien Jean-Claude Lescure.
VIDEO. Le conflit israélo-palestinien en 9 questions Voici les explications de l'historien Jean-Claude Lescure. (Brut.)
Article rédigé par Brut.
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Voici les explications de l'historien Jean-Claude Lescure.

Quels sont les peuples concernés ?

Jean-Claude Lescure : La population israélienne, c'est 80 % de juifs, 20 % d'arabes israéliens. Les arabes israéliens sont les descendants, aujourd'hui, des populations arabes qui vivaient avant 1948 sur le territoire et qui ne sont pas parties, qui ne sont pas devenues réfugiées. Vous avez des arabes israéliens qui sont musulmans sunnites mais d'autres chrétiens.

Dans les territoires conquis en 1967, les Palestiniens qui y vivaient n'ont pas la nationalité israélienne, ils ont conservé pour la plupart la nationalité jordanienne ou des nationalités diminuées, de type "résident". Si vous êtes né à Jérusalem-Est, si vous êtes palestinien, vous n'avez ni la nationalité jordanienne, ni la nationalité israélienne, vous êtes résident de Jérusalem. Même situation pour Gaza désormais.

Comment nommer ce conflit ?

Jean-Claude Lescure : Historiquement, en réalité, le conflit est un conflit juifs-arabes. Ça démarre dès le début du 20e siècle, lorsqu'émerge l'idée nationale, pour les juifs, d'avoir un territoire. Donc c'est un conflit israélo-arabe en 1948, lors de la création d'Israël. Cette situation, jusqu'en 1973, 1974, jusqu'à la guerre du Kippour, peut continuer d'être appelée un conflit israélo-arabe avec ses voisins, mais Israël a fait la paix avec la plupart de ses voisins dès 1979. On a affaire à un conflit qu'on peut nommer aujourd'hui comme étant un conflit véritablement israélo-palestinien.

Ça a commencé quand ?

Jean-Claude Lescure : La date importante, en réalité, c'est la décision de fin novembre 1947, à l'ONU, où par un vote majoritaire, les membres de l'ONU s'engagent à la création, sur le territoire de la Palestine anglaise, d'un État juif qui s'appellera Israël.

La Palestine, c'est un pays ?

Jean-Claude Lescure : La Palestine, c'est un pays mais ce n'est pas un État au sens juridique du terme. C'est un pays parce que vous avez des habitants. Ce n'est pas un État parce qu'il n'est pas doté de toutes les fonctions régaliennes d'un État : le contrôle total d'un territoire, une monnaie, une politique étrangère.

Quel est le statut de Jérusalem ?

Jean-Claude Lescure : C'est d'abord une ville qui est trois fois sainte. Pour Israël, depuis 1980, Jérusalem est réunifiée et c'est la capitale intangible de l'État d'Israël. Pour la communauté internationale et pour l'ONU, jusqu'en 2020, Jérusalem est une ville qui doit être considérée comme partagée en deux : une Jérusalem-Ouest qui serait israélienne, une Jérusalem-Est qui serait palestinienne, rattachée à un territoire palestinien, voire à un État.

C'est quoi le Hamas ?

Jean-Claude Lescure : Le Hamas, c'est l'une des deux organisations qui est présente à Gaza. C'est d'abord une organisation de type politique, qui s'est constituée dans les années 1980 et qui est directement l'émanation d'un mouvement qui est né en Egypte en 1928 qui s'appelle les Frères musulmans et qui a comme particularité d'être un mouvement de renaissance religieuse qui entend affronter la modernité en retournant aux sources du premier islam.

C'est quoi le contexte local ?

Jean-Claude Lescure : Le contexte politique israélien depuis deux ans, on a des gouvernements extrêmement faibles, quatre élections se sont succédé à la Knesset, à l'Assemblée nationale, les quatre élections n'ont pas donné de majorité (...) En Israël, on est dans l'attente de la formation d'un nouveau gouvernement.

Côté palestinien, ça fait 15 ans qu(il n(y a pas eu d'élection, le processus démocratique est entravé.

Quelle est la position de la France ?

Jean-Claude Lescure : La position de la France depuis 1967 est une position inchangée, à savoir : elle milite pour l'existence de deux États côte à côte, un État israélien et un État palestinien. Mais la France ne pèse de rien dans la région. Elle était le meilleur ami d'Israël jusqu'en 1967 et puis en 1967, en pleine guerre des Six Jours, le général de Gaulle a décidé de ne pas aider Israël au nom d'une politique arabe de la France et du coup, pour les Israéliens, la France est un État qui n'a pas de parole.

Que dit le droit international ?

Jean-Claude Lescure La communauté internationale a voté des textes qui sont inapplicables en l'état. Et qui prévoyaient initialement deux États. On ne peut pas dire : "Il y a un bon, il y a un méchant" en termes de droit international. Ils ont des lectures du droit international qui sont fondées sur le flou créé par les grandes puissances.

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