"Tout nous indique qu'il y aura une guerre" : la bande de Gaza au bord de l’explosion sociale
Après plusieurs escalades militaires ces dernières semaines avec l’État hébreu, l’accord de cessez-le-feu entre le Hamas et Israël reste fragile.
Ces dernières semaines, les habitants de la bande de Gaza vivent au fil des escalades militaires entre Israël et le Hamas. L’accord de cessez-le-feu reste fragile. Vendredi 27 juillet, deux Palestiniens ont été tués par l’armée lors d’un rassemblement le long de la barrière de séparation avec Israël.
Avec le durcissement du blocus et la crise financière de l’UNRWA, l’agence de l’ONU en charge des réfugiés palestiniens, cette bande de terre de 2 millions d’habitants est plus que jamais au bord de l’explosion sociale.
Tout nous indique qu'il y aura une guerre et nous n'en voulons pas car nous avons déjà trop souffert des guerres dans le passé.
Khaled Ayad, un jeune Palestinienavec franceinfo
Dans le quartier de Shejaya à Gaza, le jeune Khaled Ayad habite dans cette zone frontalière qui a payé un lourd tribut lors du conflit de 2014. Plus que jamais, cet été le mot "guerre" est sur toutes les lèvres, et dans tous les esprits. "Cette guerre s'annonce très difficile, surtout avec la situation économique et sociale actuelle" confie Khaled Ayad.
La bande de Gaza asphyxiée
En représailles au phénomène des cerf-volants incendiaires en juin dernier, Israël a durci un peu plus le blocus. Dans son atelier de confection textile de la zone industrielle de Gaza, Bachir el Bawab regarde désespéré ces piles de cartons entassés. À l'intérieur, des produits qu'il ne peut pas vendre. "Tous ces produits sont prêts à être exportés. On attend juste un appel, on charge tout et on file au poste-frontière de Kerem Shalom"
Mais plus aucune marchandise ne peut sortir de cet unique point de passage commercial entre Gaza et Israël. Impossible pour cet entrepreneur de livrer ces vêtements bon marché à ses clients israéliens et pour cette usine qui emploie des centaines d’ouvriers et qui doit cesser son activité.
C'est fini je n'ai même plus de matière première. Regardez cette ligne de production, elle est à l'arrêt ! C'est le dernier jour et ensuite je ferme tout
Un entrepreneur palestinien
40% de taux de chômage
Dans l’enclave palestinienne, le taux de chômage culmine à plus de 40% et le dernier bastion de la stabilité économique et sociale à Gaza vient de tomber.
L’UNRWA, l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens, a annoncé une vague de licenciements, la première depuis la décision américaine de geler sa contribution de 300 millions de dollars. 113 employés, comme Nidal Salem, doivent quitter leur travail la semaine prochaine.
Qu'est-ce que je vais devenir ? Je vais devoir mendier pour survive ?
Nidal Salem
Au total, 950 postes sont menacés à terme. Plusieurs programmes, comme la santé mentale communautaire et les emplois aidés, ont été arrêtés. La bande de Gaza est plus que jamais au bord du précipice.
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