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Témoignage Guerre entre Israël et le Hamas : "J'ai peur pour lui", confie un Israélien sans nouvelles de son ami palestinien à Gaza

La situation humanitaire dans la bande de Gaza se détériore alors que les combats et les bombardements se poursuivent dans l’enclave palestinienne.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Un nuage de fumée s'élève de la bande de Gaza, après un bombardement, le 30 octobre 2023. (MENAHEM KAHANA / AFP)

Le monde entier a les yeux rivés sur la bande de Gaza, où l’armée israélienne opère au sol depuis vendredi 27 octobre avec des soldats et des blindés tout en intensifiant ses frappes aériennes. Cette situation inquiète même en Israël, où de nombreux habitants ont tissé des liens avec des Gazaouis, comme Gadi.

Il déambule dans sa pépinière, à 25 kilomètres au sud de Tel-Aviv, où ce généticien crée de nouvelles variétés de tomates. Il y a trois ans, il entre en contact avec Youssef, un cultivateur palestinien de la bande de Gaza. "Il aime cette variété et vend cette plante avec les cultivateurs arabes qui habitent à Gaza", raconte Gadi.

"Je n'entre pas en contact avec lui"

Les deux hommes vont rapidement développer une amitié solide mais à distance, l'enclave palestinienne étant soumise à un blocus sévère. Il y a deux ans, Youssef, désespéré, va appeler celui qu'il considère comme son meilleur ami. "Il m'a demandé si je pouvais l'aider parce que sa mère devait réaliser une opération en Israël, raconte le cultivateur israélien. Je lui ai dit que je m'occupais de tout." Des formalités administratives au suivi des soins, Gadi va tout superviser "comme pour [s]a mère".

Mais depuis le massacre commis par le Hamas dans le sud d'Israël le 7 octobre, le contact entre les deux hommes est rompu. "Je n'entre pas en contact avec lui maintenant parce que si le Hamas sait qu'il a des connexions avec des Israéliens, ils peuvent penser qu'il est un espion et peuvent le tuer. J'ai peur pour lui", dit-il. 

"Chaque jour, je regarde s'il est sur WhatsApp. S'il est actif, je suis tranquille", confie Gadi. Mais il sait que les prochains jours seront décisifs et que la vie de son ami, entre bombe et pénurie, ne tient qu'à un fil.

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