: Reportage "Un an est passé, mais ça ne passera jamais" : en Israël, les familles des victimes du Nova Festival rassemblées sur place pour un hommage
C'était un moment glaçant : à 6h29, le 7 octobre 2024, le dernier titre diffusé au Nova Festival, à Réïm, dans le sud du pays a résonné, comme un an auparavant. Puis, la musique s'est interrompue pour marquer l’arrivée des commandos du Hamas. Un silence étourdissant a laissé place à des pleurs, des cris... Ceux des familles des victimes, des rescapés aussi.
Un an après les attaques du Hamas contre Israël qui ont fait 1 200 morts à travers tout le pays, et avant que les hommages ne se succèdent, une cérémonie bouleversante s'est tenue pour les familles de victimes au Nova Festival, dans le sud du pays. Ici, 364 festivaliers sont morts sur près de 4 000 présents, ce jour-là. 22 autres ont été enlevés.
"Ici, c'est la dernière fois que ma fille a été vivante"
Après cette cérémonie, certains restent en retrait comme Laurent Bitton, le père de Maya, 22 ans, assassinée il y a un an. Il raconte ne jamais s’être senti aussi mal : "J'ai très mal, j'ai le coeur brisé. Ce n'est pas logique d'enterrer sa fille. C'est le monde à l'envers. Ils sont venus s'amuser, danser, vivre, la joie de vivre. Ce n'est pas logique ce qui s'est passé. Un an est passé, mais ça ne passera jamais. C'est horrible."
Malgré la présence du président israélien Isaac Herzog, qui a appelé dans un communiqué le monde à "soutenir Israël dans son combat contre ses ennemis", ainsi que celle du chef de la diplomatie française, Jean-Noël Barrot, ici, ce sont les familles qui ont tout organisé.
Kati Zohar est la mère de Bar qui avait 23 ans : "Aujourd'hui c'est un jour très dur. Depuis le 7-Octobre, on est devenus une grande famille, toutes les familles des victimes... On veut être ensemble. Ici, c'est la dernière fois que ma fille était vivante", glisse-t-elle. De son côté, Eran Berenstein a perdu son fils de 23 ans : "C’est difficile pour moi d’être face à ce mémorial, cette musique… Je préfère me souvenir de mon fils."
Très proche, les bombardements de l’armée israélienne à Gaza font tressaillir Morcha. Elle fait face, depuis un an, au deuil. Trois de ses amis sont morts ici.
"Je suis très anxieuse, j’ai peur, toutes ces bombes me font peur et me ramènent au 7-Octobre. C’est très difficile d’être ici, mais je sais que c’est aussi très important pour se souvenir et parler de ceux qui ont disparu."
Morcha, une rescapée du Nova Festivalà franceinfo
L’émotion n’est pas retombée : certains resteront toute la journée dans ce désert pour se souvenir et faire vivre chaque destin brisé du Nova Festival.
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