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Reportage "L'armée israélienne est arrivée peu avant quatre heures du matin et ils l'ont emmenée pour l'interroger" : la mère d'Ahed Tamimi raconte l'arrestation de la militante palestinienne

La jeune icône de la cause palestinienne de 22 ans, arrêtée dans la nuit de dimanche à lundi par l'armée israélienne, est "soupçonnée d’incitation à la violence et à des activités terroristes".
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Ahed Tamimi, militante de la cause palestinienne, le 17 mai 2021 à Ramallah en Cisjordanie. (ISSAM RIMAWI / ANADOLU AGENCY)

Nariman, la maman de Ahed Tamimi, a passé la journée dans la cour devant chez elle, dans le petit village de Nabi Saleh, en Cisjordanie. Elle repense à ce raid de l'armée israélienne, dans la nuit du dimanche 5 novembre au lundi 6 novembre, au cours duquel sa fille, Ahed Tamimi, a été arrêtée.  "L'armée israélienne est arrivée peu avant quatre heures du matin et ils l'ont emmenée pour l'interroger, explique-t-elle. J'ignore où. Je suis très inquiète car les accusations qui pèsent contre elle sont très lourdes. J'ai peur qu'il l'enferme avec des criminels et des drogués". Ahed Tamini, jeune icône de la cause palestinienne de 22 ans, a été arrêtée par l'armée israélienne pour des soupçons "d'incitation à la violence et à des activités terroristes".

Son frère Wahed, 27 ans, a les traits tirés. La colère se lit dans ses yeux. "Ils ont pris d'assaut la maison et confisqué les portables. Ils hurlaient très fort, tellement fort que ma fille s'est mise à pleurer de panique. Ils sont entrés avec des chiens et fouillaient partout dans la maison. Ils étaient très agressifs".

La peur des représailles

En cause, un message attribué à la jeune militante publiée sur les réseaux sociaux, qui incite à la violence contre les Israéliens. Sa famille nie en bloc ces accusations. Dans ce petit village de Nabi Saleh, la jeune militante peut compter sur de nombreux soutiens, comme sur celui de Yasmine. "Elle défend notre cause. Elle est très connue. Plein de gens la suivent et l'écoutent. Ici, en Cisjordanie, il n'y a personne pour nous défendre. Ils rentrent et sortent de chez nous quand ils veulent. Personne ne peut les en empêcher".

Mais ce soutien reste timide, avec aucune manifestation pour le moment, comme si la population s'était résignée. "Avant le 7 octobre, les gens seraient descendus dans la rue, et notamment les jeunes, comme d'habitude, dit un conseiller municipal. Mais aujourd'hui, les gens ont peur de manifester car ils pourraient être assimilés au Hamas et être tués. Ils ont peur pour leur vie qui est à l'arrêt". Depuis le 7 octobre, les tensions sont fortes en Cisjordanie où le ministère de la Santé a compté des dizaines de victimes palestiniennes.

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