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Reportage "Ils essaient d'effacer Gaza, mais nous allons lutter" : à Jérusalem, les Palestiniens se préparent à riposter à une possible attaque israélienne

Presqu'une semaine après l'attaque terroriste du Hamas, la tension est encore montée d'un cran lorsque Tsahal a donné jeudi 24 heures aux Gazaouis pour évacuer, laissant présager d’une attaque imminente.
Article rédigé par Alice Froussard
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Bouclage de la vieille ville de Jérusalem par l'armée israélienne, le 13 octobre 2023. (YURI CORTEZ / AFP)

Sept jours après l'attaque du Hamas sur son territoire, l'armée israélienne a largué sur le nord de Gaza vendredi 13 octobre, jour de prière pour les musulmans et les juifs, des tracts intimant aux quelque 1,1 million d'habitants de fuir "immédiatement" vers le sud. La veille Israël avait déjà exigé l'évacuation sous 24 heures de "tous les civils" de la ville de Gaza vers le sud de l'enclave palestinienne. Un ordre rejeté par le Hamas.

>> Guerre entre Israël et le Hamas : suivre notre direct

Les autorités palestiniennes ont, de leur côté, informé l'Organisation mondiale de la santé (OMS) qu'il était "impossible" d'évacuer les patients vulnérables des hôpitaux du nord de Gaza avec les frappes aériennes en cours. Sortant de son silence jeudi, le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, a appelé à "la fin immédiate de l'agression" contre le peuple palestinien et rejeté le "meurtre de civils des deux côtés". La Ligue arabe a condamné "un transfert forcé" et estime que "ce qu'Israël commet n'est pas une opération militaire planifiée ou étudiée pour déraciner les groupes responsables des attaques contre lui, mais un acte de vengeance atroce (...) pour punir les civils impuissants à Gaza".

Un scénario immuable

Il y a trois jours, le chef du Hamas à l'étranger a appelé à une journée de mobilisation massive pour la mosquée Al-Aqsa, pour Gaza, pour Jérusalem, un appel adressé aux Palestiniens mais aussi à tous les pays arabes. "Les Palestiniens lutteront et se battront pour être avec Gaza", confirme Hadel Salamé, un Palestinien de 35 ans qui vit à Jérusalem.

"Tout ce qui arrive à Gaza se reflète à Jérusalem, avec des pierres, avec tout ce qui est disponible ici."

Hadel Salamé, un Palestinien de Jérusalem

à franceinfo

Le sentiment dominant alors que la vieille ville est barricadée, que la police israélienne filtre les entrées, c'est la lassitude. La colère aussi. Les Palestiniens ont surtout l'impression que le scénario se répète d'année en année, notamment les attaques d'Israël à leur égard. "Ce n'est pas nouveau. Ils sont prévisibles, poursuit Hadel Salamé. Peut-être que dans quelques jours, ils attaqueront un camp de réfugiés en Cisjordanie et qu'ils arrêteront des personnes comme ils le font à chaque fois. Ils couperont les routes entre les villes de Cisjordanie, prédit-il. Ils essaient de faire une longue guerre, d'effacer Gaza. C'est leur plan. Mais nous allons lutter".

Déjà jeudi soir, l'ambiance était extrêmement tendue à Jérusalem est, la partie palestinienne de la ville annexée par Israël. Il y a eu des échanges de tirs sur un commissariat de police. Deux agents ont été blessés et l'attaquant, un Palestinien, a été tué.

Le 7 octobre à l'aube, au dernier jour des fêtes juives de Souccot, des centaines de combattants du Hamas avaient infiltré Israël à bord de véhicules, par les airs et la mer, pour tuer plus d'un millier de civils dans la rue, chez eux ou en plein festival de musique, semant la terreur sous un déluge de roquettes. Depuis, les échanges de bombes sont continus entre Israël et le Hamas.

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