: Reportage Guerre Israël-Hamas : le consulat français à Jérusalem s'inquiète d'une nouvelle offensive israélienne et craint la fermeture de "la porte de sortie" de Rafah
Dans les locaux du consulat général de France à Jérusalem, une grande carte de Gaza est accrochée au mur. Une dizaine de post-it mentionnent les noms et les emplacements, de toutes celles et ceux que la France aimerait sortir de l’enfer. Ce sont des ressortissants français, des résidents et ou des collaborateurs de l’Institut français de Gaza.
Ce matin Amal ne répond pas. Quelques heures après, cette professeure de français rappelle la cellule de crise et confie : "Quitte à mourir, autant rester chez moi". Amal est la seule à être restée au nord de l’enclave.
"Amal, c'est quelqu'un que l'on suit depuis le début et pendant au moins un mois, on n'avait plus aucune nouvelle, raconte François Tiger, un des trois membres de la cellule de crise. Amal fait partie des personnes pour lesquelles on souhaite contribuer à l'évacuation. Donc c'est pour nous très important d'avoir ce contact avec elle pour qu'elle nous donne des informations sur sa situation. Où se trouve-t-elle ? Est-ce qu'elle est malade ? Est-ce qu'elle peut avoir une connexion ?"
La crainte de la fermeture du point de passage à Rafah
"On partage aussi des informations avec elle sur les opérations militaires,sur les quartiers qui sont ciblés particulièrement. Ça, sur le moral, ça peut aussi avoir un impact important", explique François Tiger qui dirige également l’Institut français de Gaza.
Comme Amal, ils sont plusieurs dizaines avec les membres de leurs familles à être encore bloqués à Gaza. La grande majorité d’entre eux sont à Rafah, à la frontière égyptienne. La perspective d’une violente offensive israélienne inquiète les autorités françaises.
"Une des craintes d'une opération à Rafah, c'est que cela signifie la fermeture du point de passage de Rafah et avec, la porte de sortie pour les personnes que l'on suit, détaille Quentin Lopinot, le consul général adjoint. Ça a été le cas en début de semaine, lorsqu'il y a eu des bombardements importants dans la nuit de dimanche à lundi et que nous-mêmes avons prévu la sortie d'une quarantaine de personnes ce jour-là. On a eu beaucoup d'appels de personnes qui s'inquiétaient de ce que le point de passage ferme et que leur sortie soit compromise".
À cela s'ajoutent les risques de bombardement et les conditions sanitaires déplorables que subissent les déplacés. Quatre collaborateurs de l’Institut français de Gaza depuis le 7 Octobre.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.