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Reportage "Donnez-moi le nom d’un Arabe tué par des colons" : en Cisjordanie occupée, les Israéliens pas impressionnés par les sanctions américaines

Des sanctions contre les colons violents, et notamment des restrictions de visa, ont été annoncées cette semaine par les États-Unis. Pas de quoi faire trembler les principaux concernés, rencontrés par franceinfo dans la colonie d'Itamar, près de Naplouse.
Article rédigé par franceinfo
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Un soldat israélien monte la garde près de l'entrée d'une colonie israélienne en Cisjordanie occupée, le 22 août 2023. (HAZEM BADER / AFP)

Depuis la colonie d’Itamar, entourée de barbelés, la vue est imprenable sur Naplouse. Mosche Goldsmidt habite dans cette partie de la Cisjordanie occupée depuis 38 ans. Il est l’ancien maire de cette colonie et les futures sanctions des États-Unis, lui préfère en rire. "Ils vont trouver peut-être une ou deux personnes, leur mettre ces restrictions d’entrées aux États-Unis, mais je n’ai pas peur de ça."

Grand soutien d'Israël, les États-Unis ont en effet décidé, mardi 5 décembre, d'émettre des interdictions de voyager aux colons israéliens extrémistes, après une série d’attaques contre des civils palestiniens en Cisjordanie occupée. "Les États-Unis imposeront des restrictions en matière de visa à toute personne impliquée dans l’affaiblissement de la paix, de la sécurité et de la stabilité en Cisjordanie", a précisé Matthew Miller, porte-parole du département d’État américain. 

"C'est ridicule et absurde"

"Je pense juste que c’est ridicule. C’est si absurde", commente Mosche Goldsmidt. Absurde, car pour lui, la violence des colons n’existe pas. Moshe préfère parler de ce qu’il nomme "le terrorisme" à Huwara. C’est dans cette bourgade palestinienne que deux colons israéliens ont été tués en février. Le soir même, les habitants des colonies voisines y menaient une expédition punitive, dans laquelle un Palestinien a été tué, 75 maisons brûlées et une centaine de voitures carbonisées.

Depuis, toute l’année, les fusillades des Palestiniens s’y sont répétées, la vengeance des colons aussi"C’est là où commencent les mensonges. Si vous cherchez des colons violents, donnez-moi le nom d’un Arabe qui a été tué par des colons ? Ils se comptent sur les doigts de la main. Donnez-moi le nom d’un terroriste Arabe ? On ne peut même pas penser tellement il y a des milliers et des milliers de terroristes, fustige Mosche Goldsmidt. Mais le monde se concentre sur le terrorisme de nos communautés en Judée et Samarie, qui se battent pour l’État d’Israël."

"Ici les gens sont normaux, ils servent dans l’armée, paient leurs impôts, fondent des familles. Et la plupart des petits incidents de violence qui ont eu lieu, ils appellent ça violence des colons."

Mosche Goldsmidt, ancien maire de la colonie d'Itamar

à franceinfo

D’après l’ONU, au moins 259 Palestiniens ont été tués en Cisjordanie par des forces ou des colons israéliens, selon l'Autorité palestinienne. L'ONU a de son côté déploré la hausse des incursions dans des villages, des destructions de biens et de maisons sur les territoires palestiniens. Ces colonies en Cisjordanie occupée sont par ailleurs illégales au regard du droit international.

Dans la colonie voisine d'Elon Mureh, le rabbin Nissim Attyas le reconnaît : "Ça existe comme partout. Il y a des gens qui parlent différemment, n'attendent pas que les choses se fassent par les dirigeants, comme il faut. Ils veulent aller de l'avant, mais ce n'est pas toujours à notre honneur, pas toujours à notre bien." Mais il le précise, il est bien loin de se sentir concerné.

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