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Reportage Cisjordanie : "Les Palestiniens sont arrêtés pendant la nuit" et en nombre par l'armée israélienne

L'armée israélienne interpelle des dirigeants du Hamas, comme des enseignants et des journalistes depuis le début de la guerre, le 7 octobre. De nombreuses arrestations de Palestiniens ont notamment lieu en Cisjordanie.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Des manifestants palestiniens affrontent les forces de sécurité israéliennes dans la ville d'Hébron, en Cisjordanie occupée, le 18 octobre 2023. (HAZEM BADER / AFP)

Les arrestations de Palestiniens explosent, ils sont 120 à être actuellement détenus après avoir été arrêtés lors de raids en Cisjordanie. Au total, l’armée israélienne a procédé à 870 arrestations depuis le début de la guerre le samedi 7 octobre, c'est ce qu’a annoncé jeudi 19 octobre le Comité pour les affaires des prisonniers palestiniens, un organe de l’Autorité palestinienne.

La violence s'intensifie en Cisjordanie, en témoignent aussi ce raid dans le camp de réfugiés de Tulkarem et ces attaques de colons qui augmentent en flèche. Tout cela s'ajoute également, et plus largement, à la question des otages israéliens et celle des raids aériens sur Gaza

En Cisjordanie, c’est en tout cas la plus importante vague d'arrestations de Palestiniens depuis des années. Pour Ismail, un jeune homme du camp de réfugiés de Jénine, il s'agit de détentions arbitraires. "Les Palestiniens sont arrêtés pendant la nuit. Il y a quelques jours, quand je dormais, l’armée israélienne est arrivée et ils ont arrêté un jeune. Il avait posté quelque chose sur les réseaux sociaux", explique-t-il. 

Le fait de participer à une manifestation, de poster des vidéos sur les réseaux sociaux ou encore, d'afficher son opinion politique sont des motifs suffisants pour procéder à une interpellation, selon ce jeune homme. 

"S’ils n’arrivent pas à arrêter la personne qu’ils cherchent, ils peuvent arrêter son frère, son père, son fils ou n’importe qui qui serait affilié"

Ismail, dans un camp de réfugiés à Jénine en Cisjordanie

à franceinfo

Depuis le début de la guerre, des dirigeants du Hamas ou du Jihad islamique palestinien ont été arrêtés. C'est le cas aussi de journalistes, de jeunes, d’anciens prisonniers, de parlementaires et d'enseignants. "L'un d'eux était mon professeur, il nous enseignait la religion au lycée", indique Hamze, un autre jeune de Jénine. À chaque fois que quelque chose se passe à Gaza ou en Cisjordanie en général, il se fait arrêter. C’est sûrement la 25e fois qu’on l’arrête"

Cette campagne d’arrestations ne se limite pas qu’à la Cisjordanie. Les Palestiniens citoyens d’Israël, ceux de Jérusalem ou encore, les travailleurs de Gaza sont également visés. 

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