: Reportage "Ce qui me donne de la force, c'est que nous sommes tous unis" : un mois après l’attaque du Hamas, l’espoir d’un changement politique en Israël
Pour les familles des otages israéliens, le 7 octobre est un jour qui n'a jamais pris fin. Ce samedi-là, le Hamas a enlevé les deux filles ainsi que l'épouse de Yoni. "Pour moi, nous sommes toujours le 7 octobre. Le temps s'est arrêté, témoigne-t-il. Je ne peux rien manger, je ne peux pas dormir, Je ne peux rien faire tant que ma famille ne sera pas avec moi...".
Même douleur pour Merav, la mère de Romy, 23 ans, enlevée près de la bande de Gaza. "C'est comme une longue journée, décrit-elle. Je suis encore plongée dans cette très longue journée, un jour horrible, un véritable cauchemar. Ce qui me donne de la force, c'est que nous sommes tous unis."
"On ne sera plus jamais les mêmes"
Et cette unité nationale dans l'épreuve, après des mois de divisions, pourrait refaçonner Israël, veut croire à Aaron Barak, 87 ans, ancien président de la Cour suprême. "Je pense que la société israélienne va changer sur de nombreux aspects et surtout politiquement. On ne sera plus jamais les mêmes personnes, avance l'ancien magistrat. Regardez, nous avions une société très divisée, mais ce drame nous a vraiment réunis. Et j'espère que nous resterons unis aussi quand tout cela sera terminé."
Mais ce front uni est accompagné d'une colère dirigée contre le gouvernement de Benyamin Nétanyahou : "Le leadership qui nous a amenés à la catastrophe du 7 octobre devra être remplacé immédiatement après la guerre, lance un diplomate à la retraite. La démocratie israélienne sera différente. Les leaders viendront de toutes ces manifestations. Israël va redevenir ce pays solidaire, la solidarité qui fait sa force : voilà l'Israël d'après la guerre."
Le fiasco militaire et sécuritaire du 7 octobre risque de coûter cher à Benyamin Nétanyahou, qui a déjà reconnu qu'il devra rendre des comptes.
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