Mandats d’arrêts réclamés contre Nétanyahou : le conseiller à l'ambassade d'Israël en France dénonce une "décision totalement absurde"

Israël n'attaque "jamais les populations civiles", soutient Daniel Halevy-Goetschel qui nie également toute volonté "d'affamer" les Palestiniens de la bande de Gaza.
Article rédigé par franceinfo
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Daniel Halevy-Goetschel, conseiller à l’ambassade d'Israël en France, le 22 mai 2024 sur franceinfo. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

"C'est une décision totalement absurde", s'indigne mercredi 22 mai sur franceinfo Daniel Halevy-Goetschel, conseiller à l’ambassade d'Israël en France, alors que le procureur de la Cour pénale internationale a réclamé des mandats d'arrêts contre le Premier ministre israélien Benjamin Nétanyahou et des dirigeants du Hamas pour des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité présumés commis dans la bande de Gaza et en Israël. Daniel Halevy-Goetschel condamne cette décision, mais rappelle qu'Israël "est en faveur de la justice internationale et donc ne condamne pas la Cour en soit".

Le diplomate juge "absurde" de "vouloir comparer, dans une même décision, le Hamas", qu'il qualifie "d'organisation terroriste" avec "l'État d'Israël". Daniel Halevy-Goetschel accuse en effet le Hamas d'avoir "commis des atrocités le 7 octobre", d'avoir "enlevé plus de 250 otages" et "accompli des abus sexuels sans précédent". Il assure qu'Israël de son côté "a un système judiciaire qui peut, si nécessaire, juger ces actes". Daniel Halevy-Goetschel souligne le fait que "plusieurs pays de la communauté internationale" ont "condamné cette réquisition". Il évoque ainsi "les États-Unis, la Grande-Bretagne, l'Allemagne ou encore l'Italie" et invite la France "à suivre" ces positions.

Un "nouvel antisémitisme"

Ces mandats d'arrêts réclamés par le procureur de la CPI Karim Khan ont été vivement critiqués par le gouvernement israélien. Le président Isaac Herzog a notamment accusé le procureur de "jeter de l'huile sur le feu de l'antisémitisme". Le conseiller à l'ambassade d'Israël en France soutient que "dans ce contexte, il s'agit effectivement d'antisémitisme", avant d'apporter quelques précisions sur cette accusation. "Toutes les attaques faites contre Israël à travers le monde, sur les campus [par exemple], font partie de ce qu'on appelle un nouvel antisémitisme", explique-t-il. Daniel Halevy-Goetschel assure que cet antisémitisme "trouve dans le sionisme une nouvelle façon d'attaquer les Juifs", mais n'est pour autant pas "exactement le même antisémitisme que nous avions dans le passé".

Dans un communiqué, le procureur Karim Khan a déclaré demander ces mandats d'arrêt contre Benjamin Nétanyahou et le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant pour des crimes tels que "le fait d'affamer délibérément des civils", "homicide intentionnel" et "extermination et/ou meurtre". Sur franceinfo, ce mercredi Daniel Halevy-Goetschel se défend et promet qu'Israël "respecte totalement le droit international et le droit humanitaire". Il affirme que "depuis le 7 octobre, environ 30 000 camions d'aide humanitaire sont rentrés" dans la bande de Gaza et nie toute volonté "d'affamer". Il explique que si des camions ont été empêchés d'entrer dans la bande de Gaza, c'est en grande partie parce qu'il "y avait un manque de logistique de la part de l'ONU, de l'Unrwa et de la communauté internationale".

S'il refuse de prendre en compte les bilans fournis par le ministère de la Santé du Hamas, qui estimait mardi à 35 647 le nombre de morts dans la bande de Gaza, le conseiller à l’ambassade d'Israël en France ne dispose pas pour autant "de chiffre exact" et y voit là une conséquence de la guerre : "S'il n'y avait pas eu les attaques du Hamas, ces prises d'otages, il n'y aurait pas eu cette guerre", lance-t-il. Daniel Halevy-Goetschel pense qu'il "aurait suffi au Hamas de rendre ces otages et de livrer ses chefs pour que tout ça" se finisse. Il considère qu'une "grande partie des personnes mortes [étaient] des terroristes faisant partie du Hamas", mais ajoute que l'État hébreu est "contre toute victime civile". Il assure qu'Israël "essayer d'éviter" ces décès de civils et n'attaque "jamais les populations civiles". Il juge donc "absurdes et fausses" les accusations portées par les mandats d'arrêt.

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