Les enquêteurs de l'ONU dénoncent de possibles crimes de guerre des Israéliens et des Palestiniens à Gaza
Israël et les groupes armés palestiniens ont commis de possibles "crimes de guerre" lors du conflit à Gaza en 2014, selon un rapport d'enquête des Nations unies publié lundi.
L'armée israélienne et les groupes palestiniens armés se sont livrés à des exactions susceptibles d'être assimilées à des crimes de guerre lors de la guerre de Gaza en 2014, selon une Commission indépendante d'enquête des Nations unies. Les enquêteurs ont réuni "des informations substantielles mettant en évidence de possibles crimes de guerre commis par Israël et par les groupes armés palestiniens", indique le rapport demandé par le Conseil des droits de l'homme de l'ONU.
Le conflit a opposé durant 51 jours l'armée israélienne aux groupes palestiniens armés, dont le Hamas, qui contrôle le territoire palestinien depuis 2007. La guerre a fait plus de 2 100 morts côté palestinien, essentiellement des civils, selon les services locaux de santé. Israël a perdu pour sa part 67 soldats et six civils.
Ce que les enquêteurs reprochent à Israël
Dans leur rapport publié à Genève (Suisse), les enquêteurs jugent notamment que l'incapacité d'Israël à modifier le cours de son opération Bordure protectrice en dépit des pertes humaines et des destructions matérielles massives soulève la question de violations potentielles dont se serait rendue coupable la direction politique et militaire du pays.
Ils rappellent que pendant les 51 jours de la guerre de Gaza, 1 462 civils palestiniens ont été tués, dont un tiers étaient des enfants. Des centaines de Palestiniens, rapportent les enquêteurs, ont été tués dans leur maison, spécialement des femmes et des enfants. Les survivants ont décrit comment leur maison était réduite en poussière en quelques secondes. Au moins 142 familles ont perdu trois de leurs membres ou davantage à la suite du bombardement de la maison où elles habitaient.
Le fait, souligne la Commission, qu'Israël n'ait pas révisé sa politique de bombardements aériens, même lorsque les conséquences désastreuses pour les civils sont devenues indéniables, pose la question de savoir si cette tactique faisait partie d'un plan plus large approuvé au moins implicitement au plus haut niveau gouvernemental.
La Commission s'est également dite troublée par la décision israélienne de clore l'enquête sur la mort de quatre enfants, fauchés par des frappes israliennes alors qu'ils jouaient sur une plage de Gaza le 17 juillet 2014. Ni les journalistes internationaux ni les Palestiniens témoins de la scène n'ont été interrogés ce qui fait douter, selon elle, de la "rigueur" de l'enquête israélienne.
Ce que les enquêteurs reprochent aux groupes armés palestiniens
Ils condamnent d'autre part les exécutions de Palestiniens accusés par les groupes palestiniens de collaborer avec les autorités israéliennes, et demandent que les responsabilités soient établies. Ils citent aussi le ministère israélien des Affaires étrangères affirmant que 6000 roquettes ont été tirées par des groupes palestiniens, faisant 6 morts et 16600 blessés.
En mai, un rapport d'Amnesty International avait déjà accusé le Hamas de crimes de guerre à Gaza. Dans un rapport, l'ONG dénonçait ainsi "une campagne brutale [de la part du Hamas] d'enlèvements, de torture et de crimes contre des Palestiniens accusés de 'collaborer' avec Israël".
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